Le plus récent numéro du magazine de la SAQ, Cellier, met en vedette les bordeaux rouges 2009, «le millésime de tous les superlatifs», comme l'écrit l'un de ses collaborateurs, et dont la réputation n'est plus à faire.

Histoire... de joindre le geste à la parole, la société d'État a mis en vente le jeudi 13 septembre 15 de ces vins, dont certains inconnus jusqu'ici sur notre marché, et que la presse spécialisée a pu goûter à l'occasion d'une dégustation mise sur pied par la SAQ.

En bref: les vins sont très colorés, gras, denses, très fruits noirs pour la plupart sur le plan aromatique, avec des tannins mûrs, consistants et bien enrobés. Seul hic: manifestement, ils se referment, et sont donc pour l'instant, sauf exception, tout d'un bloc.

Et... miracle du millésime, il n'y a pas un seul vin raté dans ce lot.

Autre fait à noter: bon nombre de ces vins sont passablement riches en alcool, les taux de moins de 14% étant l'exception.

Comme d'habitude en pareil cas, j'ai dégusté ces 15 vins (plus les huit autres qui suivaient, rouges et blancs de différents vignobles) à l'aveugle. Et j'ai noté bas - aussi bien le répéter -, mais sur l'échelle de 20 points plutôt que sur celle de une à cinq étoiles.

Impossible de parler dans cette chronique de ces 15 vins, j'ai donc retenu les six qui m'ont semblé offrir les meilleurs rapports qualité-prix.

Enfin, parmi les huit vins autres que les bordeaux 2009, deux m'ont semblé particulièrement dignes d'intérêt: à savoir, en rouge, le Douro 2008 Touriga Nacional Quinta do Noval, concentré, corpulent et équilibré malgré tout (49,25$, 11685463, 17,7/20, garde: 2012-2018), et, en blanc, d'Espagne, le Rias Baixas Albarino Bodegas La Val, tout en fruit, non boisé, fin et riche en nuances (19,25$, 11695119, 17/20, garde: 2012-2013?).

Finalement, la SAQ a commercialisé cette semaine 13 autres bordeaux rouges 2009 que je n'avais pas goûtés au moment d'écrire ce qui suit.

Listrac-Médoc 2009 Château Fourcas Hosten, 24,95$ (11341901),

Bien coloré, mais moins que d'autres, et moins alcoolisé également, ce beau bordeaux, au bouquet déjà nuancé, charmeur et au boisé rappelant le pain grillé, séduit tout autant en bouche. Ne manquant pas de matière, c'est un vin tendre, distingué, à la texture veloutée. L'oenologue est Éric Boissenot, lequel s'occupe aussi des Châteaux Lafite, Margaux, Palmer... Garde: 2012-2018. 13% (150 caisses).

17,5

Saint-Estèphe 2009 Château Tour des Termes, 31,25$ (11345418),

Richement coloré sans être opaque, son bouquet, au boisé de qualité, est avant tout marqué par des arômes de petits fruits rouges. Relativement corsé, dense, son goût persiste un bon moment, et ses tannins sont aimables. Vin à dominante de Merlot, écrit la SAQ, avec élevage en fûts, dont 45% de neufs. Garde: 2013-2017. 14% (150 caisses).

17,2

Pessac-Léognan 2009 Clos Marsalette, 36$ (11659206),

La couleur est soutenue, le bouquet de grande ampleur, de fruits noirs, et relevé par un boisé particulier, aux notes comme fumées. Bien en chair, concentré, on retrouve en bouche les arômes de petits fruits noirs, sur des tannins substantiels, mais bien gras, sans rugosité. 60% Cabernet Sauvignon, 35% Merlot et 5% Cabernet franc. Garde: 2013-2018. 13% (150 caisses).

17,2

Pauillac 2009 Château Lynch-Moussas, 50,75$ (11367107),

Sans doute un des plus beaux bordeaux de la dégustation. Très coloré lui aussi, son bouquet, au boisé distingué, déjà assez nuancé, est séduisant. Suit une bouche ample, charnue, ne manquant pas de corps, et équilibrée. 75% Cabernet Sauvignon et 25% Merlot, avec élevage en fûts. Garde: 2013-2017. 13% (150 caisses).

17,7

Moulis-en-Médoc 2009 Château Chasse-Spleen, 45,50$ (11375668),

Même couleur profonde que les autres... Le bouquet est ample, très fruits noirs, mais à l'heure actuelle bien peu complexe. Concentré, gras, corsé, ce vin est réputé pour son grand potentiel de garde. 55% Cabernet Sauvignon, 40% Merlot et 5% Petit Verdot, et élevage en fûts. Garde: 2013-2020? 14% (224 caisses).

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