Est-ce le début... de la renaissance du Beaujolais? Toujours est-il que ce vignoble, longtemps boudé par de nombreux amateurs, produit désormais un certain nombre de vins de qualité, ce qui a de quoi réjouir.

Exemple éclatant: le Beaujolais 2006 L'Ancien Terres Dorées Jean-Paul Brun, bien coloré pour un vin de cette appellation, et dont le bouquet de fruits rouges, aux nuances comme de framboises, d'un charme certain, évoque à s'y méprendre le bon bourgogne.

Les saveurs sont franches, bien mûres, avec tout autant d'éclat qu'au nez, et sans rien de ces notes végétales qui déparent encore certains beaujolais. Bref, on le boit avec beaucoup de plaisir, d'autant plus qu'il ne renferme que 12,5% d'alcool (207 caisses disponibles)!

S, 10368221, 16,75$, ***, $$, 2008-2009.

Mais sans doute aurais-je pu lui accorder une meilleure note, soit trois étoiles et demie, tellement il est bon!

Bref, ce vin est aussi réussi et même meilleur que certains bourgognes rouges coûtant deux ou trois fois ce prix.

Le secret de cette réussite?

La technique de vinification, entre autres, y est sans doute pour quelque chose.

Car au lieu d'être vinifié en grappes entières, comme c'est la coutume dans le Beaujolais - en laissant donc la rafle, c'est-à-dire la partie boisée, et sans d'abord fouler le raisin -, ce domaine utilise la même méthode de vinification que pour les bourgognes rouges.

On érafle, on retire donc la rafle, et, en cours de vinification, on pige - c'est-à-dire qu'on disloque l'amas de matières solides qui s'agglomèrent au sommet de la cuve, afin d'extraire plus de couleur et de matière.

«C'est vinifié à la bourguignonne. On a une table de tri, puis on égrappe», me disait au téléphone il y a quelques jours ce viticulteur, qui possède 32 hectares de vignes, dont 27 dans le sud du Beaujolais.

Autre facteur qui joue: il n'utilise pas de levures sélectionnées, ne laissant agir que les levures indigènes, naturellement présentes sur les fruits.

«Une fois qu'on est habitué au style de Jean-Paul Brun, on a du mal à boire autre chose en matière de beaujolais: il a su conserver leur charme natif tout en modernisant les techniques de vinification», écrivent au sujet de ce domaine Michel Bettane et Thierry Desseauve dans Le grand guide des vins de France 2008 (Minerva).

Un peu plus cher, mais il est quasi épuisé, le Côtes de Brouilly 2005 Terres Dorées Jean-Paul Brun est un beaujolais ... déconcertant, fort bon lui aussi, mais qui, personnellement, m'a moins plu.

Première surprise, sa couleur très soutenue (il est aussi coloré que beaucoup de bordeaux!), alors que le bouquet, peu nuancé, large, généreux, est marqué avant tout par des arômes de fruits noirs. Corsé, dense, tannique, ses tannins ont quelque chose de granuleux, d'un peu rustique (61 caisses seulement).

S, 10520237, 18,60$, ** 1/2, $$, 2008-2011?

«C'est l'effet millésime, il faudrait le carafer, dit Jean-Paul Brun (...) J'ai presque trop vinifié dans un objectif de cinq-dix ans», ajoute-t-il au sujet de la masse tannique de ce vin.

Le renouveau du Beaujolais? «Il y a un renouveau, acquiesce-t-il, mais qui est essentiellement le fait de viticulteurs indépendants. Des gens comme Marcel Lapierre, Jean-Paul Thévenet.»

Car, explique-t-il, environ «80% des vins du Beaujolais sont vinifiés en thermovinification».

La thermovinification, en bref: les fruits sont mis en grappes entières dans la cuve, dont on élève en quelques heures la température à «60-70 degrés» et qu'on maintient ainsi, à cette chaleur, une nuit entière.

«C'est des méthodes très technologiques pour obtenir du fruit, explique-t-il. Ça fait des vins faciles, on se détourne du terroir.»

Enfin, signale-t-il, quelque 95% de la production du Beaujolais est commercialisée par des négociants.

Deux vins de Mommessin

La maison de négoce Mommessin cherche également à renouveler le beaujolais, mais par d'autres moyens, notamment dans le cas des vins élaborés à son cuvage de Monternot.

Ceux-ci sont faits avec des fruits de vignerons qui comptent depuis longtemps parmi ses fournisseurs, tels le Côtes de Brouilly 2005 Monternot Mommessin, qui provient d'une parcelle de un hectare seulement.

Vin de couleur rouge clair, quoiqu'assez soutenue pour le Beaujolais, son bouquet met un bon moment avant de s'ouvrir, et on a droit alors à des notes de fruits rouges, évoquant les fraises, avec aussi une toute petite note végétale. Vin qui renferme un peu de gaz carbonique, au bon goût de fruit, plus que moyennement corsé comme beaujolais, il est légèrement tannique et on perçoit - avec l'aération - qu'il a été en partie élevé en fûts (127 caisses).

S, 10837411, 20,50$, ** 1/2 et même ***, $$ 1/2, 2008-2009.

La méthode de vinification: les raisins sont éraflés, et, avant que ne se déclenche la fermentation, on leur fait subir une macération à froid (dite macération pré-fermentaire) pendant cinq jours, afin d'extraire couleur et matière. Après quoi on le vinifie à la bourguignonne, et suit pour 65% du vin un élevage de un an en fûts.

Même méthode pour le Moulin à Vent 2005 Monternot Mommessin, un brin plus coloré que le précédent, au bouquet passablement fermé au départ, et dont le boisé, plus présent, reste néanmoins discret. On a là un beaujolais qui ne manque pas de corps, assez tannique, un peu austère même, m'a-t-il semblé, et qui aura sans doute gagné en complexité d'ici environ un an. Mais... on souhaiterait qu'il soit moins cher (183 caisses).

S, 10837349, 24,05$, ***, $$$, 2008-2011?

Un bourgogne blanc

Nouveau produit courant, le Bourgogne 2005 Chardonnay Albert Bichot, vendu à prix très raisonnable, ravira les amateurs de bourgognes blancs.

Le bouquet est délicat, net, relevé par des notes fines et discrètes de lies (comme dans les champagnes). Vin de corps moyen, distingué, on retrouve en bouche les arômes de lies fines, son boisé étant très peu marqué et bien lié à l'ensemble, quoique 40% de ce vin ait été vinifié en fûts. Tout à fait savoureux (1921 caisses).

S, 10845357, 16,35$, ***, $$, 2008-2009.

DÉGUSTÉS POUR VOUS

Vin de Pays d'Oc 2006 Viognier Domaine des Salices. Vin blanc du Languedoc de Viognier, élégant, au séduisant bouquet de fruits confits et au boisé parfaitement intégré à l'ensemble. Élevé six mois en fûts, de corps moyen, ses saveurs sont relevées, le tout très bien équilibré. Pour découvrir le Viognier (si ce n'est pas déjà fait), à prix très doux (137 caisses). S, 10 265 061, 14,70$, ***,$ 1/2, 2008-2010.

Saint-Chinian 2006 Donnadieu. Vin rouge du Languedoc, dont le bouquet, très expressif, est dominé par les arômes de fruits noirs de la Syrah, qui compte pour 50% de l'assemblage, ce à quoi s'ajoute du Mourvèdre (35%) et du Grenache (15%), le vin étant élevé en foudres. Plus que moyennement corsés, ses tannins sont passablement fermes, quoique sans rugosité, et les arômes de Syrah lui confèrent une bonne persistance (92 caisses). S, 642 652, 16,05$, ***,$ 1/2, 2008-2009.

Bourgogne 2006 Nicolas Potel. Discrètement boisé, ne manquant pas de chair sans qu'il soit très concentré, ce bourgogne rouge au bouquet invitant, peu tannique et au bon goût de fruit, a... tout pour plaire. Très bon (324 caisses). S, 719 104, 22,45$, ***, $$ 1/2, 2008-2010.

Hawkes Bay 2004 Cabernet Merlot TeAwa. Vin de Nouvelle-Zélande, élaboré principalement avec du Cabernet Sauvignon (67%) et du Merlot (29%), et que son producteur élève 15 mois en fûts de chêne français. D'une couleur pourpre-grenat un peu évoluée, on croirait, à l'aveugle, à son bouquet de bonne ampleur, aux notes de tabac et de torréfaction (le bois), un bordeaux rouge. Moyennement corsé, ses tannins sont tendres et on y trouve des saveurs torréfiées sans que ce soit excessif. Très bon (111 caisses). S, 10 382 882, 24,05$, ***, $$$, 2008-2009.

LA RECOMMANDATION DE LA SEMAINE

Vin rouge de Nouvelle-Zélande fait surtout de Merlot (81 %), mais aussi de Cabernet franc (10 %) et de Malbec (9%), le Hawkes Bay 2006 Sileni Cellar Selection, d'un pourpre passablement foncé, et au bouquet tout en fruits rouges, aux arômes très jeunes, brille par le côté bien mûr de ses saveurs et la tendreté de ses tannins. Et quoiqu'il soit élevé huit mois en fûts, son boisé reste à mon sens imperceptible. Savoureux, et à prix correct (293 caisses).

S, 10826210, 18,70 $, ***, $$, 2008-2010.

____________________

LA RÈGLE

- Plus d'étoiles que de $, le vin vaut largement son prix.

- Autant d'étoiles que de $, il vaut son prix.

- Moins d'étoiles que de $, il est cher ou même très cher.

- C indique qu'il s'agit d'un vin courant, vendu dans la plupart des succursales.

- S désigne les vins de spécialité, en vente uniquement dans un nombre limité de succursales.

- Le nombre d'années figurant après la note indique le potentiel de garde approximatif à partir de maintenant.

* Vin correct

** Bon

*** Très bon

**** Excellent

***** Exceptionnel

1/2 égale une 1/2 étoile

S, 10845357, 16,35$, ***, $$, 2008-2009.

D��GUST��S POUR VOUS

Vin de Pays d'Oc 2006 Viognier Domaine des Salices. Vin blanc du Languedoc de Viognier, élégant, au séduisant bouquet de fruits confits et au boisé parfaitement intégré à l'ensemble. Élevé six mois en fûts, de corps moyen, ses saveurs sont relevées, le tout très bien équilibré. Pour découvrir le Viognier (si ce n'est pas déjà fait), à prix très doux (137 caisses). S, 10 265 061, 14,70$, ***,$ 1/2, 2008-2010.

Saint-Chinian 2006 Donnadieu. Vin rouge du Languedoc, dont le bouquet, très expressif, est dominé par les arômes de fruits noirs de la Syrah, qui compte pour 50% de l'assemblage, ce à quoi s'ajoute du Mourvèdre (35%) et du Grenache (15%), le vin étant élevé en foudres. Plus que moyennement corsés, ses tannins sont passablement fermes, quoique sans rugosité, et les arômes de Syrah lui confèrent une bonne persistance (92 caisses). S, 642 652, 16,05$, ***,$ 1/2, 2008-2009.

Bourgogne 2006 Nicolas Potel. Discrètement boisé, ne manquant pas de chair sans qu'il soit très concentré, ce bourgogne rouge au bouquet invitant, peu tannique et au bon goût de fruit, a... tout pour plaire. Très bon (324 caisses). S, 719 104, 22,45$, ***, $$ 1/2, 2008-2010.

Hawkes Bay 2004 Cabernet Merlot TeAwa. Vin de Nouvelle-Zélande, élaboré principalement avec du Cabernet Sauvignon (67%) et du Merlot (29%), et que son producteur élève 15 mois en fûts de chêne français. D'une couleur pourpre-grenat un peu évoluée, on croirait, à l'aveugle, à son bouquet de bonne ampleur, aux notes de tabac et de torréfaction (le bois), un bordeaux rouge. Moyennement corsé, ses tannins sont tendres et on y trouve des saveurs torréfiées sans que ce soit excessif. Très bon (111 caisses). S, 10 382 882, 24,05$, ***, $$$, 2008-2009.

Deux vins de Mommessin

La maison de négoce Mommessin cherche également à renouveler le beaujolais, mais par d'autres moyens, notamment dans le cas des vins élaborés à son cuvage de Monternot.

Ceux-ci sont faits avec des fruits de vignerons qui comptent depuis longtemps parmi ses fournisseurs, tels le Côtes de Brouilly 2005 Monternot Mommessin, qui provient d'une parcelle de un hectare seulement.

Vin de couleur rouge clair, quoiqu'assez soutenue pour le Beaujolais, son bouquet met un bon moment avant de s'ouvrir, et on a droit alors à des notes de fruits rouges, évoquant les fraises, avec aussi une toute petite note végétale. Vin qui renferme un peu de gaz carbonique, au bon goût de fruit, plus que moyennement corsé comme beaujolais, il est légèrement tannique et on perçoit - avec l'aération - qu'il a été en partie élevé en fûts (127 caisses).

S, 10837411, 20,50$, ** 1/2 et même ***, $$ 1/2,

La méthode de vinification: les raisins sont éraflés, et, avant que ne se déclenche la fermentation, on leur fait subir une macération à froid (dite macération pré-fermentaire) pendant cinq jours, afin d'extraire couleur et matière. Après quoi on le vinifie à la bourguignonne, et suit pour 65% du vin un élevage de un an en fûts.

Même méthode pour le Moulin à Vent 2005 Monternot Mommessin, un brin plus coloré que le précédent, au bouquet passablement fermé au départ, et dont le boisé, plus présent, reste néanmoins discret. On a là un beaujolais qui ne manque pas de corps, assez tannique, un peu austère même, m'a-t-il semblé, et qui aura sans doute gagné en complexité d'ici environ un an. Mais... on souhaiterait qu'il soit moins cher (183 caisses).

LA RECOMMANDATION DE LA SEMAINE

Vin rouge de Nouvelle-Zélande fait surtout de Merlot (81 %), mais aussi de Cabernet franc (10 %) et de Malbec (9%), le Hawkes Bay 2006 Sileni Cellar Selection, d'un pourpre passablement foncé, et au bouquet tout en fruits rouges, aux arômes très jeunes, brille par le côté bien mûr de ses saveurs et la tendreté de ses tannins. Et quoiqu'il soit élevé huit mois en fûts, son boisé reste à mon sens imperceptible. Savoureux, et à prix correct (293 caisses).

S, 10826210, 18,70 $, ***, $$, 2008-2010.

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LA RÈGLE

- Plus d'étoiles que de $, le vin vaut largement son prix.

- Autant d'étoiles que de $, il vaut son prix.

- Moins d'étoiles que de $, il est cher ou même très cher.

- C indique qu'il s'agit d'un vin courant, vendu dans la plupart des succursales.

- S désigne les vins de spécialité, en vente uniquement dans un nombre limité de succursales.

- Le nombre d'années figurant après la note indique le potentiel de garde approximatif à partir de maintenant.

* Vin correct

** Bon

*** Très bon

**** Excellent

***** Exceptionnel

1/2 égale une 1/2 étoile