Du 8 au 24 août, nous serons inondés de chinoiseries avec la présentation des Jeux olympiques de Pékin. Je vous propose donc quelques pistes à suivre si vous avez l'idée de vous faire des mets chinois à la maison, question de vous enivrer à plein de l'esprit olympique... 

À l'image de la cuisine japonaise, où d'innombrables ingrédients et plats sont servis au même moment, les plats proposés sur les menus des restaurants chinois québécois sont multiples. Des egg rolls au chow mein, en passant par les won ton frits, les ailes de poulet, les rouleaux impériaux, le poulet aux ananas, le poulet du général Tao et le riz frit au poulet, sans oublier les fortune cookies (!), il est impossible de donner des choix de vin pour chacun de ces plats, car nous les mangeons presque tous au cours du même repas... et en même temps.Mais, pour vous donner des pistes harmoniques à suivre, il est possible d'analyser les grandes lignes de saveurs et d'ainsi dénicher les vins passe-partout idéaux pour éviter le désaccord... Premièrement, il y a le gras de la friture des egg rolls, des rouleaux impériaux et des won ton frits, qu'il faut à la fois soutenir, par un vin d'un certain moelleux, et à la fois rafraîchir, par une très bonne présence d'acidité.

Ce à quoi répondra le très réussi Riesling Pacific Rim 2006 Washington State, États-Unis (18,75$; 10 354 419). Un riesling classiquement germanique, épuré, expressif et sec, contrairement aux précédents millésimes de ce vin qui se montraient très légèrement sucrés. Sauge, coriandre fraîche, fenouil, épinette et pamplemousse rose donnent le ton au nez. La bouche suit avec ampleur, fraîcheur et plénitude.

Puis il y a les notes à la fois fraîches et torréfiées, sans aucune présence acide, à la saveur presque moelleuse, du chow mein de poulet, du poulet et amandes en cubes, tout comme du riz frit au poulet. Le chow mein aux légumes croquants pourrait aussi se classer dans cette catégorie, surtout s'il y a des noix d'acajou.

Il vous faut donc opter pour un vin blanc peu acide, enveloppant et pouvant même être marqué par des tonalités de noix, de vanille et d'érable, étant donné la présence dans certains de ces plats de noix d'acajou et d'amandes. Idem pour les plats de riz brun - sachez que ce type de riz est sous l'emprise aromatique du sotolon, une molécule aux arômes de noix, d'érable et d'épices.

Choisissez soit le Chardonnay Nos Vendanges 2003 Côtes-du-Jura, Rolet Père&Fils, France (19,60$; 858 357), au nez qui embaume les noix fraîches, tandis que la bouche se montre à la fois ample et minéralisante, pleine et élancée, soit le Chardonnay Louis Latour 2007 Bourgogne, France (17,95$; 055 533), qui ne m'a jamais paru aussi nourri, texturé et patiné comme il l'est en 2007.

Enfin, il y a la difficile union avec l'aigre-doux des populaires ailes de poulet, du poulet aux ananas et du poulet du général Tao. Ces plats fruités requièrent idéalement un vin blanc presque demi-sec, à l'acidité présente et aux parfums expressifs, comme la cuvée Domaine du Tariquet "Les Premières Grives" 2007 Vin de Pays des Côtes de Gascogne, France (17,90$; 561 274). Donc un vin subtilement aromatique, fin et détaillé, aux notes de fruits exotiques, à la bouche fraîche et coulante, d'une ampleur modérée, à l'acidité presque tendue.

Si vous tenez à boire totalement sec, même avec ces mets aigres-doux, optez pour la générosité solaire d'un languedocien, comme l'excellent Château Coupe-Roses 2006 Minervois, France (18,70$; 894 519), à la bouche généreuse, ample et sphérique, aux saveurs pleines et persistantes, égrainant des notes d'abricot, de pêche et de crème fraîche.

S'il vous est inconcevable de ne pas boire de vin rouge, afin que celui-ci n'hérisse pas ses tannins comme un porc-épic, optez pour des vins tout en fruit, très frais, souples et coulants. Le passe-partout sur mesure pour survoler cette cuisine sans s'écraser est sans contredit le Barbera Bersano 2007 Piemonte, Bersano, Italie (12,30$; 10 803 000). Un rouge ultra-charmeur, fin, engageant et coulant, à la manière du pinot noir.