Un vin rouge de Moldavie baptisé Cahor a été découvert lors du prestigieux salon Vinexpo à Bordeaux et les vins de Cahors ont aussitôt crié à l'utilisation frauduleuse de leur appellation et alerté l'Institut national des appellations d'origine (INAO).

La bouteille porte même une inscription en français, «vin special de desert», peste le président du Syndicat de défense des vins de Cahors, Maurin Berenger, qui souligne que sur une bouteille de vin, la reprise du nom d'une appellation protégée est «illégale».«C'est le lot quotidien de toutes les dénominations qui marchent, nous sommes scandalisés, mais il faut être pragmatique», réagit le président du Syndicat de défense des vins de Cahors, qui attend un signe de l'INAO pour déposer une plainte.

L'Institut national des appellations d'origine a d'ores et déjà confirmé à M. Berenger que ce vin ne pouvait pas être commercialisé dans l'UE, sous peine de poursuites, ni dans les pays ayant des accords avec l'INAO, comme les États-Unis.Mais les discussions avec les pays de l'Est sont difficiles, avance Maurin Berenger, viticulteur à Grézels (Lot).Les vins de Cahors ont également entamé une procédure pour «utilisation détournée de l'appellation Cahors» en Ukraine, où est produit un vin rouge nommé «Kagor». C'est sous cette appellation que le Cahors était vendu en Russie, aux XVIIIe et XIXe siècles.

Chaque année, entre 170 000 et 200 000 hectolitres de Cahors, vin de cépage Malbec, sont produits dans le Lot. Les exportations représentent 15% du volume, notamment vers les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et la Chine. Les pays d'Europe de l'Est sont des marchés émergents où ne sont écoulés que de petits volumes.