Vinexpo, l'un des plus grands salons au monde des vins et spiritueux, ouvrira ses portes dimanche à Bordeaux pour 45 à 50 000 visiteurs professionnels, avec l'objectif pendant cinq jours de sceller des marchés avec quelque 2400 sociétés exposantes venues de 47 pays.

Sommeliers, hôteliers, cavistes, compagnies aériennes, autant de visiteurs professionnels acheteurs de vins et spiritueux arpenteront dans l'effervescence les allées du salon de 95 000 m2, qui se tient les années paires à Hong Kong et les années impaires à Bordeaux.

Dans un marché mondial en légère progression, qui pesait 460 milliards de dollars en dépenses consommateurs en 2009 (dont 180 pour les vins et 280 pour les spiritueux), négociants et producteurs s'exposeront sur des stands individuels ou des pavillons régionaux à destination des acheteurs professionnels.«C'est le plus grand salon mondial et le seul salon où l'on rencontre les patrons des entreprises, les acheteurs viennent chercher un dialogue direct», a expliqué à l'AFP Robert Beynat, directeur général de la société Vinexpo, dont l'actionnaire principal est la Chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux.

Pour favoriser ces contacts, la 16e édition de ce Vinexpo, qui doit être inauguré dimanche par le ministre des Affaires étrangères et maire de Bordeaux Alain Juppé et le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, a prévu pour la première fois des dégustations géantes sur 4500 m2 à disposition des régions et entreprises exposantes, au cours desquelles 20 000 verres seront servis par jour.«Vinexpo c'est surtout une grande fête», a déclaré à l'AFP le célèbre critique en vins américain Robert Parker, «la plupart des acheteurs en vins du monde vont rencontrer leurs fournisseurs et passer du bon temps».Si on ignore encore le poids des contrats qui devraient être passés pendant ces cinq journées, le salon proprement dit affiche déjà un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros et prévoit de l'ordre de 80 millions d'euros de retombées économiques pour le grand Bordeaux.

Après la France, avec toutes ses régions viticoles exposées, l'Italie sera le deuxième pays exposant du salon 2011, confirmant son importance sur la scène viticole mondiale. L'Italie est le premier pays consommateur de vin par habitant, talonné par la France.Mais l'Hexagone, redevenu premier pays producteur en 2010 devant l'Italie et l'Espagne, va passer sous la barre des 50 litres consommés par an et par adulte et sa consommation continue de baisser de 6 à 7% en volume, selon une étude économique réalisée pour Vinexpo par le cabinet ISWR.«Jusqu'à présent la France consommait 70% de ce qu'elle produisait, mais avec la baisse de la consommation intérieure, tous les négociants sont de plus en plus appelés à exporter», commente M. Beynat.«Il faut plus que jamais se concentrer sur les États-Unis», préconise Xavier de Eizaguirre, président de Vinexpo.

Les États-Unis, premier pays consommateur en valeur, doit le devenir en volume dans les cinq ans qui viennent devant le Royaume-Uni, selon cette étude.Après deux tentatives infructueuses, Vinexpo envisage d'ailleurs de s'exporter à nouveau outre-Atlantique «sous une autre forme qu'un salon», a confié M. Beynat.«Vinexpo bénéficie des pays émergents qui viennent compenser une partie du déclin des pays traditionnels», a expliqué M. de Eizaguirre à la presse.Avec la Chine et l'Inde, un «nouveau monde est en train de naître», selon M. Beynat. De l'autre côté du globe, l'Argentine, qui arrive en force à Vinexpo, sera «le prochain grand concurrent de la France» sur le marché mondial, estime-t-il.