Les brasseurs allemands veulent faire inscrire au patrimoine mondial de l'UNESCO l'impératif de pureté qui confine depuis le 16e siècle à quatre ingrédients la composition de la bière allemande, a annoncé lundi leur fédération.

Ce «décret de pureté de la bière» a son origine en Bavière au début du 16e siècle et a été étendu petit à petit à tout le territoire allemand. Il limite la composition de la bière à quatre ingrédients: orge, houblon, eau et levure.

Même si la règle a été assouplie, le gros des brasseurs allemands fabrique toujours leur bière à partir de ces seuls quatre composants, explique la fédération dans un communiqué. Quelque 5000 marques différentes de bière ne contiennent rien d'autre.

«Le décret de pureté garantit un degré de sécurité que nous envient beaucoup d'autres pans de l'industrie agroalimentaire», a expliqué le président de la fédération Hans-Georg Eils. L'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO serait pour cette règle «à la fois un honneur et une motivation».

L'Allemagne a ratifié cette année la convention de l'UNESCO sur le patrimoine culturel immatériel, qui introduit cette nouvelle forme d'héritage collectif exceptionnel aux côtés des paysages naturels et des biens culturels.

En Allemagne, les demandes d'inscription pouvaient être déposées avant fin novembre auprès des 16 Länder. Les brasseurs se sont ainsi adressés aux autorités bavaroises. Une commission composée de représentants de tous les Länder va décider quelles demandes le pays va faire remonter à l'UNESCO. L'organisme basé à Paris prendra ensuite sa décision.

Le compositeur Ludwig van Beethoven fait partie des autres suggestions allemandes.

Si l'UNESCO honore la demande des brasseurs, la distinction pourrait s'appliquer à la bière allemande fabriquée en 2016, ce qui correspondrait exactement au 500e anniversaire du décret de pureté, fait valoir la fédération.