Si la prune se croque, on oublie parfois qu'elle se sirote. Dans l'attente des premiers bourgeons du printemps, voici un choix de boissons mettant l'accent sur ses arômes vivifiants.

LIQUEURS ET EAUX-DE-VIE, SENSATIONS FORTES

Dans la cour des alcools forts, plusieurs pistes se dessinent, dont celle des eaux-de-vie de prune françaises ou est-européennes, ainsi que la liqueur italienne Prugna di Poli. « L'eau-de-vie française est élevée en fût de chêne, plus foncée, avec un côté boisé et vanillé qui complète les accents de prune », explique Simon Gaudreault-Rouleau, expert en produits à la SAQ.

Dans la version tchèque, blanche et plus forte en alcool, les arômes fruités se font plus discrets; tout l'inverse de la Prugna, liqueur où la saveur de prune reste très intense.

M. Gaudreault-Rouleau recommande de servir ces produits à 10 °C-12 °C, en digestif, dans un ballon.

Attention, quantités très limitées à la SAQ!

G.E. Massenez Vieille Prune, 40 %, 49 $ (11556160)

Jacopo Poli Prugna di Poli, 40 %, 39,25 $ (11673008)

Jelinek Slivovice, 45 %, 39,50 $ (11034880)

UMESHU, LE CHOUCHOU DES JAPONAIS

Le saké n'est pas à votre goût? Si vous étiez à Tokyo, vous vous exclameriez aussitôt « Umeshu! » (prononcer « Ouméchou »). Ce vin de prune sucré, obtenu à partir des fruits d'un arbre asiatique spécifique (Prunus mume), offre une saveur aigre-douce unique, aux airs printaniers rafraîchissants. De nombreuses variétés existent; celle proposée par Gekkeikan est de type ambré, présentant une texture à la fois dense et moelleuse en bouche. À déguster très frais, en dessert, mais sans en abuser: l'intensité des arômes peut s'avérer rapidement entêtante.

JINRO MAEHWASU, LE COUSIN SUD-CORÉEN

Si l'umeshu japonais produit par Gekkeikan vous paraît trop lourd ou sirupeux, vous pourrez toujours vous tourner vers le Maehwasu de Jinro, son cousin sud-coréen. Obtenu grosso modo selon le même procédé, le produit final est toutefois sensiblement distinct: plus léger, balançant entre l'acide et l'acidulé, il évoque le mordant d'une prune à pleine maturité. Et même si, en Corée, on l'associe davantage à une consommation féminine, aucune raison que monsieur n'y trouve pas aussi son compte.

LE PATXARAN DES BASQUES

Dans la cave des familles du Pays basque et de Navarre portées sur la tradition dort généralement une bouteille de patxaran (se prononce « patcharane »), prête au partage. Fabriqué à base de prunelles macérées dans de l'alcool anisé, il se déguste en digestif, frais (10 °C-12 °C) ou avec des glaçons.

Malheureusement indisponible au Québec (à moins d'être intime avec un immigrant basque!), cette liqueur suave et agréable, malgré son degré d'alcool pouvant atteindre 30 %, est à inscrire impérativement sur votre liste de dégustation lors d'un prochain séjour dans le Nord-Est espagnol ou le Sud-Ouest français.

LA PRUNE SANS ALCOOL

La prune ne se déguste pas forcément sous forme alcoolisée... mais il faudra bien chercher. Après avoir testé un jus de prune à l'osmanthus absolument ignoble dans le quartier chinois, nous suggérons de vous orienter plutôt vers certaines épiceries coréennes ou japonaises. Certaines importent du sirop de prune concentré, aux saveurs très similaires à l'umeshu, qui se dilue simplement dans de l'eau.

Pour faire plus simple, dans les épiceries courantes, on trouvera aisément du jus de pruneau, au caractère plutôt trempé mais pourvu d'excellentes propriétés nutritives (riche en fer et en potassium), également disponible sous forme bio.

Sirop de prune concentré, environ 30 $

Jus de pruneaux, entre 5 et 7 $

LA PRUNE QUÉBÉCOISE

Enfin, notez également que la Cidrerie Boutin à Saint-Grégoire confectionne du cidre aromatisé à la prune.