Le château Figeac, premier grand cru classé Saint-Emilion, a fait appel de la décision du tribunal de Bordeaux de lui retirer son nom après avoir lui-même saisi la justice pour que ses voisins vignerons ne puissent plus accoler Figeac à leur nom, a-t-on appris vendredi auprès des deux parties.

«C'est la première fois que Figeac a été condamné. Jusqu'à présent, ils avaient gagné tous leurs procès avec tous les voisins», a déclaré à l'AFP Richard Moreaud, propriétaire des marques «château Cormeil-Figeac» et «château Magnan-Figeac».

Le tribunal de grande instance de Bordeaux a décidé le 29 novembre que les deux parties perdaient leurs marques: «château Figeac» et «château de Figeac» pour ne pas avoir pu prouver de vinification séparée avec les autres vins du domaine. Concernant les deux marques voisines possédées par M. Moreaud, le tribunal n'a pu établir que «les parcelles de vigne dont les défendeurs sont les propriétaires proviennent du domaine originel de Figeac démembré au XIXe siècle».

«On cohabite depuis un siècle puis tout à coup, ils se sont mis à nous attaquer. Pourquoi? On ne leur fait pas de concurrence parce qu'on n'a pas du tout le même positionnement, ils sont premier grand cru classé, nous on est grand cru. Les prix sont totalement différents, les étiquettes sont totalement différentes», a expliqué M. Moreaud.

«Figeac veut avoir le monopole du nom et ne veut pas qu'il y ait des crus qui puissent utiliser leur nom malgré les droits historiques que l'on a», s'est-il défendu, précisant qu'il a «des actes notariés qui font référence du XVIIe et XVIIIe siècle».

Les deux parties ont fait appel et la décision de justice concernant ces deux propriétés, distantes de 500 mètres, n'est pas exécutoire jusqu'au jugement de la cour d'appel.

«Nous ne souhaitons pas communiquer sur le sujet», a déclaré la directrice de la communication et du marketing du château Figeac, Cécile Loqmane, qui a refusé de répondre aux questions de l'AFP, notamment sur d'éventuelles poursuites visant d'autres propriétés utilisant le terme «Figeac».