Les Vignerons indépendants de France (VIF), qui tiennent salon jusqu'à dimanche à Paris, lancent la première cave collective en ligne, sans intermédiaire, comme s'ils vendaient à la propriété.

Le site www.vente-directe-vigneron-independant.com propose déjà 1700 références issues de 500 des 7000 adhérents à l'association des Vignerons indépendants qui, pour le client, ont l'avantage de pouvoir être livrées (en 24 à 48 heures) en une seule fois, aussi diverse soit la provenance des bouteilles.

«À la différence d'une plateforme de cybercommerce de vins, c'est ici le vigneron qui crée sa fiche, présente son vin, détermine ses prix et alimente un entrepôt central (dont le lieu est tenu secret). Quand on achète ici, on achète bien au producteur», souligne Christophe Viet, appelé par les VIF pour créer le site.

«Ça n'a jamais été fait ailleurs», souligne M. Viet, qui a déjà participé à de nombreux sites de cybercommerce, dont vente-à-la-propriété.com.

«Sur les sites de vente en ligne, c'est un négociant qui achète les vins, les stocke et les vend. Ici le vigneron reste indépendant puisqu'il est maître de l'ensemble du processus», complète-t-il.

Lancé le mois dernier le site a engrangé ses premières commandes, «mais il est trop tôt pour présenter un bilan chiffré», estime Christophe Viet qui explique viser une croissance des ventes «de 30 à 50% par mois» au fur et à mesure que les vignerons rejoindront le site.

La fiche qu'ils soumettent pour présenter chaque vin est automatiquement traduite du français en quatre langues (anglais, allemand, espagnol et chinois), indique le directeurgénéral des Vignerons indépendants Jean-Jacques Jarjanette. «Nous souhaitons pouvoir passer rapidement, d'ici un an, à une dizaine de langues, dont celles de pays scandinaves où le marché potentiel est important».

L'idée, résume-t-il, est de disposer d'une «vitrine au moins européenne et si possible mondiale». Pourtant la vente n'est pas encore ouverte aux internautes étrangers en raison de la complexité des droits d'accises et taxes qui frappent les vins à l'exportation.

«Le site a été conçu pour, la dimension logistique est facile à régler, mais le vrai problème aujourd'hui reste fiscal», regrette M. Jarjanette, qui en a fait un combat prioritaire.

Les VIF réclament une simplification des procédures fiscales, différentes d'un pays à l'autre même au sein de l'Europe et parfois très coûteuse, comme dans le nord de l'UE.

Ils font valoir qu'un client belge ou allemand qui achète du vin pendant ses vacances en France est découragé d'en recommander depuis son domicile, car trop compliqué et trop coûteux.