La Société des alcools du Québec (SAQ) est accusée depuis plus d'un an de faire disparaître les vins à moins de 15 $ au profit de bouteilles plus chères. Selon des chiffres obtenus par La Presse, les vins rosés n'échappent pas à cette tendance.

La société d'État confirme avoir supprimé depuis 2011 42 % des rosés à moins de 15 $ parmi les marques les plus répandues sur ses tablettes.

Une cinquantaine de rosés sont commercialisés comme produits « courants » pendant la période estivale dans le réseau de la SAQ. C'est le cas du Listel-Gris de Provence et du Zinfandel de Gallo en Californie. Ces vins sont les plus faciles à trouver. Ils sont disponibles dans la majorité des succursales de la société d'État et leur quantité est sans cesse renouvelée sur ses tablettes.

Ces «produits courants» représentent 90% des ventes de rosé au Québec.

Or, le prix moyen de ces bouteilles augmente sans cesse depuis trois ans. On comptait 38 rosés «courants» vendus à moins de 15 $ en 2011. Il n'y en a plus que 21 cette année.

Au cours de la même période, la quantité de rosés «courants» à plus de 15 $ a plus que doublé, passant de 16 à 34.

Les rosés «courants» à plus de 20 $ ont aussi fait leur apparition depuis cinq ans. À l'été 2009, aucun n'était vendu à plus de 20 $. On en compte aujourd'hui neuf dans cette gamme de prix.

La société d'État se défend de supprimer les rosés abordables. Sa porte-parole, Linda Bouchard, affirme que ce sont les Québécois qui s'intéressent aux rosés plus dispendieux.

«La variation de l'offre dépend de la demande, dit-elle. À chaque fois que le client achète un vin, il vote. Nous, on lui offre ce qu'il veut.»

Au total, 128 rosés en format de 750 ml sont affichés sur le site de la SAQ. Seul le tiers est vendu en dessous de la barre des 15 $.