Après Gérard Depardieu et Francis Cabrel, Brad Pitt et Angelina Jolie, ou François Chartier au Québec, c'est au tour de Ricardo de lancer ses vins. Petite histoire.

Larrivée, vins du monde.

Deux raisons expliquent que Ricardo n'a pas choisi son célébrissime prénom pour lancer sa nouvelle gamme de vins.

La première est toute simple, une histoire de bon sens marketing. Il voulait éviter que l'on croie que ses vins proviennent d'Italie ou d'Argentine, avec son prénom aux accents latins. Au Québec, la confusion semble peu probable: tout le monde connaît Ricardo. On a d'ailleurs ajouté un bandeau Ricardo sur les bouteilles. Mais l'animateur ayant des ambitions qui vont bien au-delà des frontières provinciales, il préférait prévoir. Les deux premiers vins de la superstar de la cuisine sont sud-africains.

La deuxième raison est plus sentimentale.

«Je voulais laisser quelque chose à mes filles», confie Ricardo, papa de trois jeunes filles qui portent son nom de famille.

Car cette histoire de vin ne fait que commencer. Et c'est dans un vignoble, lors d'un voyage de presse il y a deux ans, que l'idée a été lancée. L'animateur était en tournage en Afrique du Sud, son amoureuse et partenaire d'affaires Brigitte Coutu était avec lui, ainsi que des collègues et Paul Coffin, le distributeur de vin smontréalais qui organisait le voyage.

L'histoire ne dit pas s'il avait un verre dans le nez, mais dans les vignobles de la région du Cap, avec l'océan Atlantique qui scintillait au loin, il a posé la question à voix haute: est-ce qu'on pourrait faire du vin ici?

Le «on» en question l'incluait, bien évidemment.

Coffin, président de LCC Vins, a pris cela très au sérieux. L'occasion d'affaires était assez évidente. Et la réponse à la question se trouve maintenant dans les rayons de 200 succursales de la SAQ.

Les deux premiers vins Larrivée ont officiellement été lancés dimanche dernier. Un sauvignon blanc et un shiraz.

Les deux vins ont un prix unique: 16,95$. Et 3500 caisses de 12 bouteilles seront mises en vente, pour commencer.

Pour des raisons écolos, Ricardo a opté pour un bouchon dévissable. Sur ses étiquettes au design plutôt passe-partout, il y a toutefois le dessin d'un tire-bouchon. Contradiction? «C'est un vin de l'avenir, mais on ne veut pas oublier nos racines», dit Ricardo Larrivée, qui s'est beaucoup impliqué dans l'élaboration et la commercialisation de ses premières cuvées.

Au cours des 24 derniers mois, il s'est donc passé beaucoup de choses dans la nouvelle division vins de Ricardo Média. D'abord, il a fallu créer une entreprise, en collaboration avec LCC Vins. Et établir un partenariat avec le vignoble sud-africain, Durbanville Hills.

Puis, élaborer des vins au goût de Ricardo. «Je voulais créer des vins avec la même philosophie que celle que nous avons en cuisine, dit-il. Des vins que monsieur et madame Tout-le-Monde pourraient apprécier.»

Ricardo n'est pas snob. Ni en cuisine ni en vin. Et il aime bien le rappeler.

«Ce sont des vins à boire maintenant, dit-il. Ils ne sont pas faits pour vieillir.»

Il ne faut pas non plus se casser la tête avec des accords compliqués, précise-t-il. Vous buvez du blanc avec votre filet mignon et vous adorez? Grand bien vous fasse!

Ce qui ne veut pas dire que ses vins sont quelconques. «Faire un vin simple, ce n'est pas facile, explique Ricardo. C'est plus compliqué qu'il n'y paraît.»

Il aurait été beaucoup plus facile de faire des vins surfaits, sans subtilités, dit-il.

Mais ce n'est pas le cas: le sauvignon blanc n'est pas du jus de pamplemousse en bouteille, prévient Ricardo, et le shiraz a des accents torréfiés, des notes «très fruits rouges», mais aussi une subtilité qui lui rappelle davantage un vin français qu'un vin du Nouveau Monde.

Prochaine étape pour Larrivée vins du monde: probablement un mousseux, aussi d'Afrique du Sud.

La semaine dernière, l'animateur a participé aux vendanges dans la région du Cap et a discuté des possibilités de faire des bulles, lui qui les adore. Ensuite, ce sera certainement un vin d'ailleurs. Peut-être même d'ici. Car Ricardo rêve de commercialiser un vin canadien, ou québécois.

Et peut-être, un jour, de devenir vigneron.

L'avis de Jacques Benoit

Durbanville 2012 Shiraz Ricardo Larrivée, 16,95$ (12231682)

François Chartier fait école... Il s'agit aussi, dans le cas présent, d'un vin de négoce, d'Afrique du Sud, du cuisinier bien connu, d'un pourpre-prune assez soutenu, au bouquet de volume moyen, dominé par des notes de fruits noirs, de Shiraz (ou Syrah), mais sans que ce soit très évident, et plutôt unidimensionnel, avec des arômes un peu fumés. Tout au plus moyennement corsé, souple, velouté, il a un bon goût de fruit. À servir rafraîchi, aux alentours de 14 degrés. L'élevage est conduit en fûts de chêne français, ce qui, à mon sens, n'est pas perceptible, sinon par les arômes fumés. Fort bon. 14 % (5800 caisses). Garde : 2014-2015.

15,5/20

Durbanville 2013 Sauvignon blanc Ricardo Larrivée, 16,95$ (12231658)

La couleur est un peu verdâtre, bien typée Sauvignon blanc. Même typicité au nez, avec aussi des notes de groseilles blanches, et sans les excès aromatiques (genre asperges) des vins de Sauvignon blanc de Nouvelle-Zélande. Les saveurs sont relevées, franches, insistantes, avec des notes herbacées sans que ce soit déplaisant, et la juste dose d'acidité. Rien de très fin, mais le vin, qui est non boisé, a du caractère et une assez bonne persistance. 13,5 % (3700 caisses). Garde : 2014-2015.

15/20

Durbanville 2012 Shiraz Ricardo Larrivée, 16,95$ (12231682)

Durbanville 2013 Sauvignon blanc Ricardo Larrivée, 16,95$ (12231658)