Les vignerons se réjouissent habituellement des vagues de froid de décembre propices à la production de vin de glace, mais pas cette année. La quantité de raisin est si faible dans les champs que plusieurs vignerons ont décidé de ne pas produire de cuvées de glace 2013.

Le Domaine St-Jacques sur la Rive-Sud de Montréal est bien connu pour ses vins de glaces rouges et blancs. Cette année, il n'en produit aucun.

«J'ai privilégié mes vins de base, dit le vigneron Yvan Quirion. Mes vignes ont beaucoup souffert du froid de janvier et des gels printaniers.»

M. Quirion n'est pas le seul à n'avoir pas vendangé de raisins gelés cette année. Le domaine Gagliano à Dunham et la Halte des Pèlerins à Sherbrooke sont dans cette situation. Les deux vignobles disent avoir suffisamment de vin de glace en réserve qu'ils ont préféré réserver leurs fruits à d'autres produits.

Après la vendange 2012 jugée d'exceptionnelle au Québec, la dernière récolte n'a pas été aussi satisfaisante. Les gels printaniers du mois de mai et la pluie durant la floraison de la vigne en juin ont nui à la production des fruits. La vendange automnale a donc été plus faible. Si bien que plusieurs vignerons ont dû ramasser une partie des raisins destinés à la production de vin de glace en septembre.

«J'ai 30% moins de raisins cette année et 15% de moins que la moyenne de mes récoltes, explique Charles-Henri De Coussergues au vignoble de l'Orpailleur. J'ai vendangé plus de vidal pour mon blanc sec. Il en reste moins pour le vin de glace.»

Jean Joly au vignoble du Marathonien n'a pas fait ce sacrifice. Il a conservé le maximum de raisins de vidal pour ses productions de vin de glace et de vendange tardive. La quantité a malgré tout diminué de 60%.

Un millésime réussi

M. Joly assure cependant que la qualité des vins de glace sera au rendez-vous. Bien qu'il sera plus facile d'en juger une fois les fermentations terminées en juin, le vigneron affirme que les raisins étaient mûrs et sains lors des cueillettes.

Charles-Henri De Coussergues est aussi de cet avis. Il croit toutefois qu'il est peu probable que les 2013 soient aussi «extraordinaires» que les 2012.