Le plus récent Courrier vinicole de la Société des alcools du Québec (SAQ) a connu un succès hors du commun. Si bien que pour certains vins, elle a reçu 40 fois plus de demandes qu'elle n'avait de bouteilles.

En janvier, la SAQ a mis en vente près d'une centaine de prestigieux vins de la Vallée du Rhône via son catalogue Courrier vinicole. Près de trois semaines plus tard, 85% des produits étaient vendus, un record selon la société d'État.

«Entre le moment de la mise en vente et la fermeture du bon de commande, on vend habituellement entre 70 et 75% des stocks, explique la porte-parole Linda Bouchard. Cette fois-ci, les vins se sont écoulés plus rapidement que d'habitude.»

Il n'y a pas que la rapidité des achats qui a été inhabituelle lors de cette vente, la forte demande aussi. Les commandes pour certains vins comme le Côte-Rôtie d'Yves Cuilleron et celui du domaine Delas ont dépassé de 10 fois le nombre de bouteilles offertes. C'est toutefois le Châteauneuf-du-Pape du domaine Saint-Préfet qui remporte la palme avec 40 fois plus de requêtes que de bouteilles disponibles.

«On savait avant même leur mise en vente que les produits que l'on avait ne suffiraient pas à la demande», précise Linda Bouchard.

Quand une telle situation se produit, la SAQ attribue les vins par loterie parmi tous les acheteurs intéressés. Au total, 60 des 83 produits ont dû être attribués par cette forme de tirage.

Millésimes d'exception

La SAQ n'est pas surprise par cet engouement. Les vins du Rhône des vendanges 2009 et 2010, millésimes mis en vente lors de cette opération, avaient largement été encensés par les experts.

De plus, la SAQ n'avait pas consacré son Courrier vinicole aux vins du Rhône depuis 10 ans.

«Il y avait aussi beaucoup de vins qui étaient abordables, ajoute Mme Bouchard. C'est une bonne nouvelle, mais ça engendre une demande plus forte.»

En effet, le prix de la majorité des produits de ce catalogue se situait sous la barre des 100$.

Cette vente n'a donc pas fait que des heureux. Près de 400 commandes n'ont pu être complétées, faute de vins disponibles. Rappelons aussi que la SAQ avait réservé près de 10% de ces bouteilles à ses plus gros acheteurs. Cette façon de faire a été critiquée par plusieurs amateurs qui se sont plaints sur les réseaux sociaux du traitement de faveur accordé à certains par le monopole d'État.