Ottawa a adopté en juin dernier la loi C-311 qui autorise le transport d'alcool entre provinces. Elle permet également d'acheter du vin en ligne, provenant des vignobles canadiens sans passer par la SAQ. Le fédéral a cependant chargé chacune des provinces d'encadrer ce commerce et de préciser les quantités d'alcool qu'elles permettent.

Or, Québec n'a toujours pas fait connaître sa position sur cette nouvelle pratique. Et sa réponse ne sera pas connue avant l'automne. Car au Ministère des Finances, dont relève cette responsabilité, on attend la fin des élections.

« C'est le prochain gouvernement qui va prendre le dossier en main, indique le porte-parole du Ministère, Jacques Delorme. Il fera évoluer le dossier, si le dossier doit évoluer. » Il ajoute que d'ici le 5 septembre, la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) applique la loi actuelle.

La loi en vigueur est claire : « Il demeure interdit au Québec de transporter de l'alcool en provenance d'une autre province canadienne, » a rappelé la RACJ dans un communiqué publié le 9 juillet dernier. Quiconque ne transite pas par la SAQ est « passible d'amende », ajoute la responsable Joyce Tremblay.

De son côté, la Société des alcools du Québec (SAQ) ne cache pas son inquiétude dans ce dossier. Elle avait d'ailleurs indiqué à lapresse.ca, lors de l'adoption de la loi en juin dernier, qu'elle craignait perdre des revenus liés aux commandes directes.

Une pétition pour interpeller le gouvernement

Un citoyen de Québec, Robert Michon, s'impatiente. Il a placé le 25 juillet dernier, sur le site Internet Mesopinions.com, une pétition « en faveur de la démonopolisation de la Société des alcools du Québec (SAQ) » dans laquelle il demande au gouvernement d'être favorable au transport interprovincial de l'alcool.

M. Michon espère que le sujet de sa pétition intéressera les partis politiques pendant la campagne électorale. « Ça aurait été intéressant que ce soit un enjeu des élections, dit-il. Mais j'ai des doutes. Entre la corruption, le conflit étudiant, le plan Nord, ça risque de ne pas prendre beaucoup d'espace. »

Sa pétition demande aussi que le gouvernement permette le libre marché de l'alcool au Québec. Car selon cet oenophile, la légalisation du transport interprovincial de l'alcool est un argument de plus en faveur de la fin du monopole sur le vin dans la province.

Au moment de publier ses lignes, sa pétition compte 39 signataires.