L'édition 2012 du salon Vinexpo Asia-Pacific, qui a ouvert ses portes mardi à Hong Kong, a pour thème la Chine, la Chine et encore la Chine, a prévenu lors de son inauguration Gregory So, le secrétaire d'État de Hong Kong au développement de l'économie et du commerce.

Celui-ci prêchait une foule de convaincus. Il a beau y avoir environ 1000 exposants de 28 pays présents à l'intérieur de l'immense Convention and Exhibition Centre pour les trois jours du salon, la plupart des discussions portent sur le marché chinois, à l'import et à l'export.

«Nous voyons de plus en plus de Chinois se rendre à Bordeaux et la principale raison de leur venue en France, c'est le vin», affirme Yan Vacher, directeur du Grand Hôtel de Bordeaux & Spa.

Ce Français fait partie des personnes présentes à Hong Kong dans le but de promouvoir le tourisme oenologique. L'industrie du tourisme propose depuis toujours ce type de voyages, mais c'est une nouveauté pour les Chinois, qui voyagent librement dans le monde depuis peu de temps et qui sont tombés amoureux du vin récemment.

«Pour le moment, je dirais qu'environ 6% de nos clients sont chinois, mais nous sommes parvenus à ce niveau sans le moindre effort. Ils sont juste venus», reconnaît Yan Vacher. «Nous essayons maintenant de les attirer et nous souhaitons voir ce chiffre atteindre 15% d'ici cinq ans. Tous les spécialistes du secteur estiment que la Chine sera bientôt comme les États-Unis en ce qui concerne le vin. Il y a quelques décennies seulement, personne ne buvait vraiment de vin aux États-Unis alors que 30% de la population en boit aujourd'hui.»

L'établissement de Yan Vacher propose un service de concierge qui organise des visites de châteaux et des dégustations privées afin d'exploiter la passion de la Chine pour le vin rouge français, notamment les Bordeaux et les Bourgogne. Les offres de ce type sont devenues monnaie courante dans les hôtels des deux régions. Il existe même une version chinoise du site officiel des vins de Bourgogne pour aider les touristes à se renseigner sur les visites et les types de logements proposés, tandis que Michelin a publié l'an dernier la première édition en langue chinoise de son guide des vins.

«Dorénavant, les Chinois qui viennent ici sont des amateurs de vins éclairés. Ils ont les moyens d'en acheter et ils veulent vraiment tout connaître à leur sujet», explique Yan Vacher.

Mais les Français ne sont pas les seuls sur ce créneau. Le vignoble chinois Grace Vineyard, dans la province de Shanxi, au nord du pays, est aussi présent à Vinexpo, et son responsable des ventes, Frederick Chi, a pour objectif de convaincre les oenophiles chinois qu'ils n'ont pas besoin de faire le tour du monde pour découvrir un vignoble digne de ce nom.

«Nous organisons régulièrement des visites, des séminaires et des dégustations», détaille-t-il. «Notre industrie est certes encore petite pour le moment, mais notre vignoble offre tout ce que vous pourriez trouver en France, hormis l'Histoire.»

Le salon Vinexpo Asia-Pacific fermera ses portes jeudi 31 mai.