Paris a son vin de Montmartre. Marseille aura bientôt sa cuvée du Vieux-Port. La mairie a planté 150 pieds de vigne l'an dernier dans le quartier touristique de Saint-Victor.

Les employés des parcs et jardins de la ville de Marseille s'affairent depuis quelques jours à une tâche plutôt inhabituelle : ils taillent la vigne. Et pour effectuer ce travail, ils se sont rendus au pied de l'abbaye Saint-Victor, à cinq minutes du Vieux-Port, où poussent 150 pieds de grenache noir.

Cette initiative de vignes urbaines a pour but de relancer la tradition vinicole de la ville. Car comme le souligne en entrevue au journal La Provence la déléguée responsable des espaces naturels Laure-Agnès Caradec, les moines cultivaient la vigne au même endroit il y a plusieurs siècles.

Marseille s'est associée à la Fédération départementale des vignerons indépendants pour mettre en oeuvre ce projet. Selon leur vice-président, Didier Simonini, la ville pourra récolter dès cet automne ses premières grappes de grenache. Mais les quantités seront minimes. Il faudra attendre quatre années avant de déguster les premières cuvées du Vieux-Port.

D'ici là, Didier Simonini propose de presser les fruits pour en faire du jus de raisin.

«On pourrait inviter les écoles du quartier et sensibiliser les enfants sur les vendanges, sur la culture de la vigne», dit-il.

Didier Simonini estime que ce sont 300 bouteilles qui seront produites d'ici quatre ans sur la petite parcelle de 250 m2. Il ajoute que la ville songe déjà à doubler le nombre de vignes plantées.

Marseille compte élaborer avec ses raisins un rouge et un rosé. Mais le vigneron Simonini ne s'attend à déguster des grands crus.

«Il faut être très honnête, confie-t-il. On n'est pas sur un terroir. Pourquoi? Parce que l'on est milieu urbain. Il y a eu des constructions, des déconstructions, des reconstructions. Ce ne sont pas des sols indigènes.»

Il reste toutefois un problème à régler: la ville ne sait pas où vinifier ses cuvées. La Fédération départementale des vignerons indépendants suggère quant à elle de ne pas délocaliser la production.