Ce n'est pas de la bière en fût, mais bien du vin en fût. De plus en plus de restaurants aux États-Unis installent un système de tonneaux qui leur permet de couler un verre de vin comme une bière.

Daniel Donahoe est le cofondateur du vignoble Silvertap Wines en Californie. Depuis deux ans, il ne commercialise que ses vins en fût. Il a vendu au cours des 12 derniers mois plus de 5000 contenants de ces vins.

«C'est la meilleure façon de conserver et de servir le vin au verre dans un restaurant ou dans un bar, dit-il. Le vin n'est jamais oxydé ou bouchonné.»

Les fûts contiennent 19,5 litres soit l'équivalent de 26 bouteilles de vin. Au fur et à mesure que le vin est consommé, un gaz inerte comble le vide pour protéger le liquide restant contre l'oxydation. Ce procédé permet au vin d'être conservé pendant plusieurs mois sans que son goût ne soit altéré.

Nombreux sont les propriétaires de restaurant à adopter cette méthode. Selon Daniel Donahoe, plus de 200 établissements aux États-Unis offrent des vins en fût.

Le restaurant de fine cuisine Two Urban Licks à Atlanta a innové il y a six ans en investissant dans un système de vins en fût. Le resto propose 42 vins différents vins du Chili, de France, d'Autriche et des États-Unis qui sont entreposés dans une tour de 8m de haut.

Hannah Huffines assure que l'établissement réalise des économies d'environ 20% en achetant les vins dans ce format. Elle n'a plus à gérer ni les bouteilles vides ni les bouteilles déjà entamées, mais ouvertes depuis trop longtemps pour être servies.

Au restaurant d'Atlanta, le prix d'un verre de rouge servi en fût varie entre 8 et 16$. Un verre de blanc coûte entre 7 et 12$.

Mais la méthode est aussi avantageuse pour les vignobles. «Je n'ai plus à acheter du matériel d'emballage comme des bouteilles, des bouchons, des étiquettes ou des boîtes», affirme l'homme d'affaires Daniel Donahoe.

Si les restaurants de la Californie et de New York adoptent les vins en fût, encore peu de vignobles aux États-Unis proposent leurs vins dans ce format. Mais selon Daniel Donahoe, leur nombre pourrait passer de 30 à 300 cet automne à la suite de nouveaux partenariats.