Les autorités de la région de Bordeaux, viticulteurs et agriculteurs ont signé mardi un plan visant à réduire « dans les meilleurs délais » l'usage de pesticides dans ce vignoble du sud-ouest de la France.

Le plan qui vise une réduction de 25 % des pesticides utilisés d'ici à 2020 et de 50 % d'ici à 2025, s'appuie sur le croisement des expériences entre viticulteurs, notamment ceux qui ont réduit l'usage des pesticides et les viticulteurs bio.

Mais surtout, il entend développer la recherche sur le machinisme agricole, avec des pulvérisateurs limitant la dispersion des produits, et sur de nouveaux produits de traitement naturels.

Centré en premier lieu autour du vignoble bordelais, ce programme a l'ambition d'être déployé sur les autres vignobles de la région (Cognac, Jurançon...).

« À un moment donné, il faudra sortir des pesticides. C'est une obligation économique, car les traitements coûtent cher », mais aussi « une obligation écologique et humaine, car on sait les dégâts que cela peut engendrer », a déclaré Alain Rousset, le président de la région Nouvelle Aquitaine.

Cependant, aucun chiffrage de ce plan n'a été avancé. « On sélectionnera les projets et on les accompagnera », a-t-il dit.

« La recherche sur les cépages résistants » aux maladies de la vigne « j'y crois beaucoup même si cela mettra un peu de temps », a déclaré le président du Comité interprofessionnel du vin de Bordeaux, Bernard Farges.

« Nous ne pouvons pas répondre à ceux qui demandent l'arrêt immédiat des pesticides », a-t-il toutefois ajouté.

La filière viticole bordelaise est sous la pression grandissante d'associations et de riverains, qui dénoncent les effets toxiques d'herbicides et fongicides de synthèse sur la santé et l'environnement.

Avec 13 000 exploitations, la viticulture dans la région de Bordeaux s'étend sur 9 % des 4,2 millions d'hectares de surface agricole. Le chiffre d'affaires des vins de Bordeaux a été de 3,8 milliards d'euros (près de 5,5 milliards de dollars CAN) en 2015, et de 2,4 milliards d'euros (près de 3,5 milliards de dollars CAN) pour le Cognac.