La consommation de bière a continué de baisser en 2011 en France et les mauvaises conditions climatiques de ce printemps ont amplifié la tendance, selon un bilan présenté vendredi par les Brasseurs de France. «Avec un printemps 2012, très pluvieux et très froid, nous sommes plutôt en dessous de la moyenne», a affirmé lors d'un entretien à l'AFP Pascal Chèvrement, délégué général de Brasseurs de France, organisation qui regroupe les principaux acteurs du secteur.

En mai et avril, les ventes de bières, un produit hautement sensible à la météo, ont baissé respectivement de 6% et de 15%, selon le baromètre Climpact-SymphonyIri, publié par le magazine spécialisé Rayon Boissons.

Sur l'ensemble de l'année 2011, le chiffre d'affaires des bières est lui aussi en baisse à 2 milliards d'euros contre 2,3 milliards l'année précédente.

En France, «nous assistons à un déclin structurel du marché de la bière de -30% sur 30 ans», a expliqué M. Chèvrement.

Dans le même temps, le marché évolue, avec une baisse de la consommation des bières classiques au profit des bières dites de spécialités -bières d'abbaye, brunes, blanches ou aromatisées- plus prestigieuses, donc plus onéreuses.

Autre évolution, la bière se déguste moins au café ou au restaurant et plus au domicile.

La consommation individuelle dans l'Hexagone stagne à 30 litres par an, ce qui fait des Français de petits consommateurs, loin derrière les Tchèques (135 litres), les Allemands (107 litres) ou encore les Autrichiens (106 litres).

«Dans ces pays aussi, on note une baisse de la consommation en raison de la crise économique», affirme M. Chèvrement. Entre 2010 et 2009, le recul au niveau européen est de 3-4%.

«Les relais de croissance sont désormais dans les pays émergents», selon le responsable. En Afrique, la production a augmenté de 9%, en Asie de 6%, en Amérique de 1,1% tandis que dans le même temps elle baissait de 1,3% en Europe.

Grand pays agricole, la France reste le premier exportateur mondial de malt et le deuxième d'orge de brasserie.