La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes française juge Olivier Cousin hors la loi. Ce vigneron est accusé d'avoir utilisé la mention «Anjou» sur ses bouteilles. Et cette faute pourrait lui coûter 40 000 euros, soit près de 55 000 dollars, ou deux années de prison.

Olivier Cousin est producteur de vin dans la Loire. Chenin blanc, cabernet franc, gamay ; tous ses raisins sont certifiés bios. Le vigneron qui n'ajoute aucune levure industrielle et qui n'utilise que très peu de soufre a préféré reclasser ses vins dans la catégorie «vin de table» plutôt que de se conformer aux réglementations de l'AOC Anjou.

«J'ai quitté volontairement l'AOC parce que le mode de production ne me convenait plus: trop de facilité, trop d'intrants autorisés, pas de notion d'écologie», a déclaré Olivier Cousin au site en ligne Vindicateur.

Or, le vigneron a inscrit «Anjou Pur Breton» sur ses bouteilles de cabernet franc. Il a ainsi choqué plusieurs défenseurs des AOC.

«C'est de l'usurpation de l'appellation d'origine contrôlée. C'est de la tromperie», colère Patrice Laurendeau, président de la Fédération viticole d'Anjou, rejoint à son vignoble du Domaine de Terrebrune.

Celui-ci rappelle que pour utiliser cette appellation, les viticulteurs doivent respecter un cahier des charges strict reconnu par la France ainsi que par l'Union européenne. Ils doivent aussi se soumettre à une série de contrôles. Mais Olivier Cousin s'est exclu de cette démarche il y a six ans.

Si Patrice Laurendeau a porté l'affaire devant les tribunaux, de nombreux sites internet et blogues ont offert leur appui à Olivier Cousin. Une pétition a d'ailleurs été lancée par le site Glougueule.fr. Elle compte aujourd'hui plus de 1 200 signatures.