Pour un jeune homme qui est arrivé sur la voie du vin un peu par hasard, Pierre-Marie Camper y consacre beaucoup d'énergie. Littéralement.

Licence de géologie de Toulouse en poche, le jeune Français de 24 ans a temporairement quitté Dijon le printemps dernier, où il fait sa maîtrise en science de la vigne, pour venir s'«imprégner» des vignobles d'ici.

Imprégner, le mot est bien choisi puisque Pierre-Marie a sillonné à vélo les vignobles des Cantons-de-l'Est, ceux de Niagara et du Prince Edward County en Ontario et ceux des Finger Lakes dans l'État de New York.

Pour sa partie «vacances» durant ces quatre mois passés de ce côté-ci de l'Atlantique, ce cycliste déterminé a roulé de Montréal jusqu'à... Percé.

Au total, 6000 km de route au compteur de son vélo de juin à septembre. Et une riche expérience en prime.

Pour un Français, la découverte des vignobles du nord de l'Amérique du Nord doit avoir quelque chose de... disons, exotique et déroutant, non?

Pierre-Marie Camper y a surtout découvert des gens sympas, simples et accueillants dont il garde un souvenir durable.

Pour la vigne, les vins, les sols, notre étudiant y voit surtout les défis, lui qui se spécialise à Dijon dans la pédologie (étude des sols).

«Étudier les sols ici, c'est intéressant parce que tout est à faire, m'a-t-il dit récemment, quelques jours avant de repartir vers la France. Je ne suis pas du milieu du vin, mais je veux travailler dans les vignes. Donc, il serait intéressant d'étudier le sol ici pour voir quels cépages correspondent le mieux à tel ou tel sol.»

Dans ses pérégrinations, il s'est rendu compte que «le sol, ici, on ne s'en préoccupe pas trop». Ce qui est normal dans un si jeune vignoble.

«Dans les Finger Lakes, par exemple, le problème, c'est que le sol est trop généreux, ils passent leur temps à couper les vignes qui poussent trop vite!» dit-il pour illustrer les défis locaux.

En France, les vignerons disent souvent que la vigne doit «souffrir» pour donner des bons fruits bien concentrés avec le maximum de typicité du terroir. De ce côté-ci de l'Atlantique, c'est parfois le contraire, les ceps poussent comme les cheveux des légionnaires dans Astérix le Gaulois.

Comme bien d'autres Français, Pierre-Marie Camper a surtout apprécié, ici, le côté plus décontracté des organisations et des entreprises, un contraste fort avec la lourde hiérarchie française.

«Dans les vignobles d'ici, il faut pouvoir tout faire et tout le monde fait un peu de tout», résume-t-il.

De retour à Dijon, Pierre-Marie Camper veut organiser un premier événement «vins du Québec, de l'Ontario et de l'État de New York», un projet auquel devraient participer des vignerons d'ici.

Pour son voyage (qui a alimenté un blogue: terredevins.com/blogs/vinovelo), Pierre-Marie Camper a obtenu l'appui moral de l'UNESCO par l'entremise de son initiative Culture et tradition du vin.

Pour le moment, il ne sait pas trop quelle suite il donnera à ce voyage, mais il n'exclut pas de revenir pédaler dans le coin, question de faire son stage de maîtrise.

Moins de 20$

Les Ruines Eilandia,Pinotage 2009 (Code SAQ: 10 678 501) 15,65$

Voilà un petit sud-africain abordable au propre comme au figuré. Cet arôme caractéristique de café au nez, puis des fruits rouges en bouche et un peu de bois. Agréablement bu l'autre jour avec un goulache.