Profitant du courant olympique, en février, le SAQ a organisé, ce dont cette chronique parlait il y a quelques semaines, une «opération Colombie-Britannique», présentant environ deux douzaines de vin de l'Okanagan, une première de ce côté-ci des Rocheuses. 

On ne peut pas parler ici de délire ou «de BC-mania» de la part des amateurs québécois, mais pour un premier contact, c'est tout de même encourageant.

Encourageant dans le sens de: la SAQ pourrait, à la lumière de cette expérience, offrir sur ses tablettes des vins de Colombie-Britannique sur une base plus régulière. En mars, un mois environ après le début l'opération, près des trois quarts des produits de la vallée de l'Okanagan avaient trouvé preneur dans les différentes succursales de la SAQ.

Il est question évidemment de petites quantités et d'une sélection somme toute limitée, mais que des amateurs québécois se montrent disposés à payer entre 20 et 60$ pour des vins canadiens, qui souffrent souvent de préjugés défavorables, il faut l'admettre, c'est tout de même un signe d'ouverture et de saine curiosité.

L'un des vins les plus chers de l'opération, l'Oculus Mission Hill Okanagan Valley VQÀ 2006, Code SAQ: 10 411 102, 59,75$, a complètement disparu du réseau en quelques semaines. Et pour cause. Grand vin, que celui-là, et élevé par une famille sérieuse.

En plus, les amateurs d'ici qui fréquentent la Colombie-Britannique savaient qu'il se vendait au Québec environ 20$ de moins que dans sa province d'origine.

Ne le dites pas aux gens de Colombie-Britannique, ils seraient en beau fusil...

Bordeaux 2009: alerte au grand millésime

Grosse, grosse année 2009 dans le bordelais, disent tous les dégustateurs.

Parker, Wine Spectator, La Revue du vin de France et tous les autres sont unanimes: il s'agit vraisemblablement d'un millésime grandiose à classer avec les 2005, les 2000, les 1995...

Une espionne dotée de papilles redoutables, qui a goûté le précieux jus ce printemps sur place, est revenue ravie et impressionnée.

Reste à savoir si les producteurs bordelais, qui connaissent des années difficiles, seront tentés d'appuyer (trop) fort sur le crayon, question de récupérer un peu de bénéfices perdus dans l'impitoyable guerre mondiale du vin. Voici ce que l'on pouvait lire récemment sur les fils de presse spécialisés:

«L'année 2009 a été «catastrophique» pour les vins de Bordeaux avec une baisse de 23% des exportations en valeur et de 14% en volume, mais une reprise se fait sentir depuis trois mois, ont indiqué les professionnels du secteur. En 2009, la commercialisation des vins de Bordeaux en France et à l'exportation s'est établie à 4,96 millions d'hectolitres, soit 661 millions de bouteilles pour un chiffre d'affaires de 3,37 milliards d'euros.» (AFP)

Normalement, devant des vendeurs déprimés, les acheteurs ont le gros bout du bâton.

On verra ces jours-ci, avec le début des opérations «primeurs» de la SAQ et de sa cousine ontarienne, LCBO, si le marché favorise encore les consommateurs, malgré le millésime grandiose annoncé.

MOINS DE 20$

Montes, Pinot noir Sélection Limitée, valle de Casablanca 2009 (Code SAQ: 10 944 187) 17,60$

Un pinot noir différent. Est-ce l'empreinte de cette maison? Mais il semble y avoir une parenté entre ce pinot noir très réservé et la syrah de Montes Alpha. À ce prix-là, on satisfait sa curiosité à peu de frais. Encore trop jeune, toutefois. Donnez-lui quelques mois pour se placer.