L'un des grands plaisirs de tenir cette chronique hebdomadaire sur l'industrie viticole est de lire vos commentaires, qui apportent très souvent de l'eau à mon moulin ou, si vous préférez, du vin à ma carafe. Question de vous donner la parole, je consacre cette chronique et la prochaine à vos observations-commentaires-suggestions-critiques...

Ludwig Desjardins, à propos de l'opération Bordeaux primeurs 2008 de la SAQ

«J'ai cette année fait une assez importante commande de 2008. Quelle ne fut pas ma surprise de constater que la SAQ m'avait seulement accordé un petit Pontet-Canet sur l'ensemble de ma commande! Je me suis empressé de prendre le téléphone et d'appeler la LCBO, et en quelques minutes j'ai «sécurisé» un lot de Haut-Bailly et un autre de Leoville-Barton. La dame de la LCBO me disait qu'elle recevait beaucoup d'appels du Québec, car les amateurs venaient de constater sur leur relevé de carte de crédit qu'il leur manquait plusieurs bouteilles commandées. Je me demande quelle entreprise privée laisserait ainsi sa clientèle se diriger vers un concurrent. J'aimerais peut-être payer un peu plus cher mais être certain d'obtenir des bouteilles à la SAQ!»

 

Luc Gervais, sur la place des vins québécois à la SAQ

«La SAQ, depuis des années, offre à ses clients une très grande sélection de vins importés. La France et l'Italie y sont privilégiées. La LCBO, quant à elle, s'est donné comme mandat de soutenir l'industrie viticole ontarienne. Les promotions sont en grande partie formées de vins ontariens. Résultat: l'industrie viticole de l'Ontario se porte très bien, les producteurs ont accès à de l'argent pour le développement, et les consommateurs ontariens ont accès à de bons vins locaux à prix abordables. Ici, ce n'est que tout récemment que la SAQ a laissé un peu de place aux vins produits au Québec. Et en toute franchise, cela se fait d'une façon très discrète.»

Richard Chantelois, à propos de la politique de retour de la SAQ

«Après consultation du Courrier vinicole, les Bourgogne 2002, l'exceptionnel millésime, j'achète plusieurs bonnes bouteilles dont une en particulier que le Courrier conseille de garder de trois à quatre ans. Nous sommes fin 2005. En février 2008, ma conjointe et moi mangeons des poulets de Cornouailles, préparés avec amour d'après une recette de la SAQ. Celle-ci nous recommande un Bourgogne. Nous débouchons donc notre millésime 2002 en salivant. Le vin est bouchonné, imbuvable. Nous sommes très déçus, mais nous pensons que la SAQ ne nous laissera pas tomber! À la SAQ Sélection la plus proche, je demande un crédit en informant le préposé que ce vin a été acheté par l'intermédiaire du Courrier vinicole. On me répond que ce vin est périmé, car la SAQ ne donne qu'un an de garantie. J'explique que ce vin était défectueux à l'achat. On me répond que le vin, acheté il y a plus d'un an, n'a pas été gardé dans de bonnes conditions, ce qui explique qu'il soit bouchonné. Je réponds que je garde mes vins dans un cellier d'appartement à température adéquate. On me répond: «Tout le monde dit ça!» Pour acheter des grands vins, il faut avoir beaucoup d'argent et prendre un risque chaque fois qu'on achète une bonne bouteille à garder plus d'un an. Nous sommes repartis avec notre bonne bouteille imbuvable que nous avons jetée dans l'évier (100$ gaspillés). C'est la dernière fois que j'achète des vins à garder plus d'un an. Mon cellier est à vendre.»

 

MOINS DE 20$

Syrah Finca Antigua La Mancha 2007 (10498121) 16,00$

Un castillan bien fait, costaud, chaud en bouche, comme le soleil caressant la syrah dont il est issu. Fruits noirs, épices et une petite touche de bois. Lorsque l'on traite bien la syrah, elle nous le rend bien.