Alex Jones, fondateur du site InfoWars et personnalité américaine médiatique affiliée à l'extrême droite, a indiqué que son compte Twitter personnel avait été suspendu mardi soir pour une semaine.

«J'ai eu le message qu'ils suspendaient, et qu'ils pourraient fermer complètement, mais au moins sept jours, le compte @RealAlexJones parce que j'ai enfreint les règles dans une vidéo enregistrée hier soir disant que Trump devrait faire quelque chose concernant la censure d'internet», a indiqué M. Jones dans une vidéo sur Periscope, postée sur le compte Twitter de son émission InfoWars, qui, lui, n'a pas été suspendu.

Mercredi matin, ce compte InfoWars affirmait que la suspension intervenait après une «campagne intense et obsessionnelle (...) pour faire bannir Jones», menée par un journaliste de la chaîne CNN, dont le nom et la photo sont publiés sur le site de l'émission d'Alex Jones.

Son compte personnel est toujours consultable par les internautes, mais M. Jones ne sera plus capable d'y poster de message pendant une semaine.

«Nous avons mis en place un temps mort, nous lui avons retiré la capacité de tweeter», a expliqué Jack Dorsey, fondateur de Twitter, sur NBC News. «Toute suspension, qu'elle soit permanente ou temporaire, fait réfléchir les gens sur leurs actions et leurs comportements».

«Nous avons déterminé que cela avait un effet et changeait les comportements. Quand à savoir si ça va marcher dans ce cas-là (...), je ne sais pas mais c'est cohérent avec la façon dont nous appliquons nos règles», a-t-il poursuivi.

Un porte-parole de Twitter a précisé que le compte d'Alex Jones avait un fonctionnement limité, mais n'était pas suspendu, et que le groupe demandait à ce que des tweets contenant une vidéo en infraction avec ses règles soient supprimés.

Plusieurs médias avaient rapporté mardi soir cette sanction par Twitter, CNN expliquant que le réseau social avait pris cette décision après la publication d'une vidéo dans laquelle Alex Jones déclarait qu'«il est désormais temps d'agir contre l'ennemi avant qu'il ne fasse une fausse bannière».

Cette expression - qui signifie qu'une opération est menée avec des signes de reconnaissance trompeurs, pour notamment faire accuser une autre partie - a été considérée comme incitation à la violence.

Les géants d'internet, à l'exception de Twitter, ont lancé le 6 août une offensive contre Alex Jones, désormais privé d'accès sur Facebook, YouTube, Apple et Spotify.

Facebook, qui a suspendu les quatre principales pages de l'Américain, a accusé celles-ci de «glorifier la violence» et «d'utiliser un langage déshumanisant pour décrire des personnes transgenres, musulmanes et immigrées», en infraction avec le règlement interne de Facebook.

Le réseau social avait alors précisé que c'était bien le langage utilisé et pas les thèses conspirationnistes véhiculées par Alex Jones qui l'avait incité à agir.

M. Dorsey avait défendu le lendemain le choix de ne pas suspendre Alex Jones, au nom du «débat public» et parce qu'«il n'a pas enfreint (nos) règles».