Facebook a commencé à informer certains de ses abonnés que leurs données ont été touchées par le scandale Cambridge Analytica.

Certains utilisateurs ont reçu un message les informant qu'«un de vos amis» a utilisé une application dorénavant interdite appelée «This is Your Digital Life». Le message explique que l'application a partagé les données colligées - notamment le profil public, les pages «aimées», la date de naissance et le lieu actuel de résidence - avec la firme Cambridge Analytica, qui les a exploitées à des fins politiques.

Quelque 87 millions d'utilisateurs de Facebook dont les données pourraient avoir été compromises ont commencé à recevoir ce message depuis lundi. Facebook indique que plus de 70 millions des utilisateurs concernés se trouvent aux États-Unis; on en compte quelque 622 000 au Canada, un million au Royaume-Uni, et le même nombre aux Philippines et en Indonésie.

Ces messages ont commencé à apparaître quelques heures seulement avant le début du témoignage du grand patron de Facebook, Mark Zuckerberg, devant le Congrès des États-Unis. Il doit s'exprimer devant le Sénat mardi, puis devant la Chambre des représentants mercredi.

L'homme qui a dénoncé les pratiques de Cambridge Analytica, Christopher Wylie, avait précédemment indiqué qu'au moins 50 millions de personnes étaient concernées. Mais dans une entrevue diffusée dimanche par le réseau NBC, il prévient que le nombre réel de victimes dépasse probablement les 87 millions d'utilisateurs évoqués par Facebook.

L'application mise en cause a été conçue en 2014 par le chercheur Aleksander Kogan, qui a payé environ 270 000 personnes pour l'utiliser. L'application récoltait non seulement les données personnelles de ceux qui l'utilisaient, mais aussi - grâce aux règles permissives de Facebook - les données de leurs amis, y compris des détails qu'ils ne comptaient pas partager publiquement.

Facebook a ensuite circonscrit les données auxquelles les applications peuvent avoir accès, mais dans ce cas-ci, il était trop tard.

M. Zuckerberg a expliqué que Facebook en était arrivé au chiffre de 87 millions en calculant le nombre maximal d'amis que les utilisateurs pouvaient avoir pendant que l'application de M. Kogan faisait le plein de données. Les registres de l'entreprise ne remontent pas aussi loin dans le temps, a-t-il dit, et il est donc impossible de savoir combien de gens ont été touchés.

Les utilisateurs de Facebook qui n'ont pas reçu de messages peuvent consulter la section «Aide» pour vérifier s'ils sont touchés.