L'auteur d'un mémo interne chez Facebook disant que tout justifie la croissance, peu importe si cela entraîne des pertes de vies, soutient qu'il n'est pas vraiment en accord avec ce message et qu'il l'a écrit pour provoquer un débat.

Ce mémo interne distribué en 2016 s'intitule «The Ugly», soit la laideur ou le vilain. À la suite d'une fuite, ce mémo a été transmis au média BuzzFeed cette semaine.

Aujourd'hui vice-président responsable des projets de réalité virtuelle et de réalité augmentée, Andrew Bosworth écrivait dans le document que «tous les efforts déployés pour la croissance sont justifiés» même si cela peut coûter la vie à des gens pour avoir été la cible d'intimidateurs ou parce qu'ils sont victimes d'un attentat terroriste coordonné en utilisant Facebook.

Andrew Bosworth, surnommé «Boz», travaille chez Facebook depuis 2006. Par le passé, il a été vice-président responsable de la publicité et a contribué à la création d'outils comme Messenger, le fil de nouvelles et les groupes.

Jeudi, M. Bosworth a réagi sur son fil Twitter pour indiquer que ce document est l'une des notes internes les moins populaires qu'il eut écrites et que le débat qui a suivi a permis de mieux adapter les outils de Facebook.

Dans un commentaire transmis à BuzzFeed, le président fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, décrit Andrew Bosworth comme un «dirigeant talentueux qui dit beaucoup de choses pour provoquer» avant d'ajouter que «la majorité des gens chez Facebook, incluant moi-même, sommes profondément en désaccord avec ce mémo».

«Nous n'avons jamais cru que la fin justifie les moyens, insiste Mark Zuckerberg. Nous reconnaissons que de connecter les gens entre eux n'est pas suffisant. Il faut aussi travailler pour que les gens se rapprochent. On a complètement transformé notre mission et notre vision d'entreprise l'an dernier pour refléter cela».

Facebook fait face à une crise sans précédent à la suite d'allégations selon lesquelles la firme Cambridge Analytica, associée à l'équipe de Donald Trump, aurait obtenu les données personnelles de dizaines de millions d'utilisateurs sans leur autorisation dans le but d'influencer les élections américaines.

Une controverse qui s'ajoute à d'autres révélations, dont le fait que la Russie aurait utilisé la plateforme Facebook pour interférer dans l'élection présidentielle aux États-Unis.

Facebook fait aussi l'objet d'interrogations sur ses pratiques sur la collecte de données liées aux appels téléphoniques et aux messages textes effectués à partir de téléphones androïdes. L'entreprise n'a pas précisé pourquoi elle a besoin de ces données ni l'utilisation qu'elle en fait. Elle se contente de répondre que ces informations servent à améliorer l'expérience des utilisateurs. Il n'est pas clair en quoi ces données rendent l'expérience meilleure sur les appareils androïdes, alors que Facebook n'a pas accès à ces informations sur les appareils de type iPhone.