Facebook a déjà transmis des documents à la justice de l'État de New York et a fait part de son désir de collaborer pleinement à l'enquête, a indiqué jeudi le procureur Eric Schneiderman, au sujet des investigations relatives à l'affaire Cambridge Analytica.

Quelques jours après les révélations relatives à l'utilisation indue des données Facebook de 50 millions d'utilisateurs, mi-mars, les procureurs de New York et du Massachusetts avaient annoncé l'ouverture d'une enquête.

Eric Schneiderman avait alors indiqué avoir adressé, conjointement avec la procureure du Massachusetts, Maura Healey, une lettre réclamant aux dirigeants de Facebook des explications sur le déroulement de l'affaire.

«Nous creusons», a commenté jeudi le procureur de l'État de New York lors d'un point de presse. «Jusqu'ici, ils ont exprimé le désir d'être très coopératifs», a-t-il ajouté.

«Ils ont déjà commencé à nous communiquer des documents», a-t-il expliqué. «Donc ils sont réactifs.»

Au niveau fédéral, le régulateur américain du commerce (FTC), autorité notamment responsable de la protection des consommateurs, a confirmé lundi qu'il avait ouvert une enquête sur le scandale qui secoue le réseau social depuis une dizaine de jours.

Facebook avait signé un accord avec la FTC en 2011, mettant fin aux accusations selon lesquelles il avait trompé les consommateurs en leur disant que leurs informations personnelles sur Facebook restaient privées, alors qu'il les avait partagées.

Le procureur de New York, qui a multiplié les actions judiciaires contre l'administration Trump depuis son investiture, a semblé contester la détermination du gouvernement à enquêter sur l'affaire Facebook.

«Je ne suis pas sûr de ce qui va sortir des enquêtes fédérales si le gouvernement n'est pas aussi déterminé qu'il l'a été par le passé à mener des investigations sur les grandes entreprises», a déclaré Eric Schneiderman.

En l'état, Facebook ne semble pas avoir enfreint loi américaine en donnant accès aux données de millions d'internautes.

Le procureur de New York veut néanmoins «s'assurer que (l'enquête) avance et que les habitants de l'État de New York sont protégés sur Facebook comme ils doivent l'être quand ils font du commerce avec des sociétés commerciales dans l'État de New York».