Le plus vieux réseau social iranien, Cloob, a annoncé lundi sa fermeture après plusieurs années de lutte contre la censure, alors que les sites étrangers comme Instagram ne sont pas inquiétés, selon son responsable.

Le site Cloob a été créé il y a douze ans en réponse à Facebook et l'ancien Orkut de Google, et a eu jusqu'à deux millions d'utilisateurs.

Mais les nombreuses photos de femmes non voilées ou de commentaires politiques sensibles ont provoqué de fréquents accrochages avec la censure.

«Cloob.com a été fermé à trois reprises et la dernière fois il a fallu 28 jours pour le rouvrir», a affirmé le directeur de la société Mohammad Javad Shakouri Moghadam sur son blogue officiel.

«Comme un fermier, un webmaître sait combien il est difficile d'irriguer une terre après 28 jours de sécheresse», a-t-il écrit en ajoutant que les membres de son équipe avaient perdu «toute énergie et tout enthousiasme».

L'Iran interdit Facebook notamment à cause de la présence sur ce réseau de photos de femmes non voilées, ce qui est interdit en Iran.

En revanche, le site de partage de photo Instagram et le réseau Telegram, sont autorisés, mais se sont engagés à bloquer, à la demande des autorités iraniennes toute page à caractère pornographique .

Selon les chiffres officiels, Telegram a 25 millions d'utilisateurs en Iran, ce qui en fait le premier réseau social du pays.

Les autorités demandent régulièrement le transfert en Iran des serveurs de Telegram pour mieux les contrôler, ce que la compagnie a refusé.

Sur son blogue, M. Shakouri Moghadam, qui dirige aussi les sites Aparat (comparable à YouTube) et Filmio (plate-forme de visionnage de films en ligne), regrette que «certains commencent à porter plainte contre ces deux sites (...) utiles pour le pays et notre culture».

Le président Hassan Rohani, réélu en mai, a promis de limiter les restrictions contre les réseaux sociaux.

Le benjamin de son cabinet, Mohammad Javad Azari Jahromi, âgé de 36 ans, est à la tête du ministère des Télécommunications.

M. Jahromi avait affirmé en août que des négociations étaient en cours pour lever l'interdiction de Twitter. Il a également affirmé récemment qu'il était hostile à la fermeture des réseaux sociaux à cause de certains contenus «contre-révolutionnaires» et qu'il fallait prendre des mesures pour filtrer ces contenus.