L'administration Trump a autorisé, pour une période d'un mois, le groupe chinois des télécoms ZTE, sous le coup d'une interdiction d'importations de composants depuis avril, à reprendre de manière limitée une partie de ses activités aux États-Unis.

L'autorisation émise par le Bureau de l'industrie et de la sécurité, qui dépend du département au Commerce, court depuis lundi, et ce, jusqu'au 1er août, selon le document officiel consultable en ligne.

Washington avait interdit mi-avril toutes les ventes de composants électroniques américains à ZTE, accusé d'avoir violé des embargos contre l'Iran et la Corée du Nord, ce qui l'avait contraint à suspendre une grande partie de sa production.

Mais Donald Trump avait ensuite annoncé le 7 juin un accord en vertu duquel ZTE, en contrepartie d'une levée des sanctions, devait s'acquitter notamment d'une amende d'un milliard de dollars, ce qui avait suscité la colère des sénateurs et des représentants de la Chambre américaine.

L'autorisation provisoire concerne la reprise d'activités dont les contrats avaient été noués avant la mi-avril, notamment les mises à jour de logiciels pour les modèles de téléphones produits par ZTE. Aucune nouvelle activité entre les fournisseurs et ZTE n'est en revanche autorisée ce qui laisse en place une grande partie des sanctions.

Lors de l'annonce de l'accord début juin, ZTE avait aussi accepté la refonte complète de sa direction ainsi que la mise sous séquestre de 400 millions de dollars immédiatement utilisables en cas de violation du nouvel accord.

Et pour répondre aux critiques de nombreux parlementaires qui estiment que le groupe chinois représente un danger pour la sécurité nationale, le secrétaire américain au commerce Wilbur Ross avait annoncé la mise en place, au sein même de ZTE, d'une cellule de surveillance.

Ces exigences n'avaient toutefois pas convaincu le Sénat qui avait approuvé le 18 juin un projet de loi pour annuler la levée des sanctions contre ZTE.

Mais ce texte, fruit d'un effort commun entre sénateurs républicains et démocrates, doit encore être harmonisé la semaine prochaine avec celui approuvé plus tôt par la Chambre des représentants, qui ne suspendait pas ces mesures.

Il reviendra in fine à Donald Trump de promulguer la loi qui sortira du Congrès, ce qui laisse augurer d'intenses débats ces prochaines semaines.

L'autorisation provisoire du département du Commerce intervient enfin alors que Washington et Pékin s'apprêtent à faire entrer en vigueur vendredi des taxes douanières réciproques sur des dizaines de milliards de dollars de marchandises.