Les autorités russes ont donné jusqu'au 18 novembre au géant américain de l'internet Google, reconnu coupable en septembre d'abus de position dominante, pour se plier aux règles de la concurrence en ouvrant davantage son système Android pour téléphones aux services de ses concurrents.

L'agence gardienne de la concurrence en Russie (FAS), dans un communiqué publié lundi soir, indique que le groupe californien doit dans ce délai «revoir ses accords avec les constructeurs d'appareils mobiles et exclure de ces accords les exigences anticoncurrentielles limitant l'installation d'applications et services d'autres fabricants».

Cette agence fédérale avait été saisie par le numéro un local de l'internet, Yandex, qui voit ses parts de marché diminuer dans la recherche notamment à cause de l'utilisation des téléphones mobiles. Cette procédure s'ajoute à un nombre croissant d'accusations, de l'Union européenne aux États-Unis en passant par l'Inde.

L'agence FAS avait reconnu Google coupable mi-septembre d'abuser de sa position dominante en imposant aux constructeurs d'appareils mobiles fonctionnant sous son système d'exploitation Android de faire de son moteur de recherches celui utilisé par défaut, tout en interdisant de pré-installer avant la mise en vente les services de concurrents.

«Les utilisateurs sont libres d'utiliser Android avec ou sans les applications Google et les consommateurs sont totalement libres d'utiliser des applications concurrentes», a réagi une porte-parole de Google, interrogée par l'AFP.

Le gendarme de la concurrence rappelle qu'une procédure administrative sera lancée «au plus vite», à l'issue de laquelle le groupe américain risque une amende atteignant 15% de son chiffre d'affaires dans les applications pour mobiles en 2014.

Dans un communiqué, Yandex s'est dit «satisfait». «Nous espérons que cette décision va contribuer à rétablir une concurrence juste sur le marché, mais cela dépendra de la manière dont ce jugement sera appliqué. Des mesures supplémentaires pourraient être nécessaires», a estimé le groupe russe, proposant que les utilisateurs puissent choisir le service de leur choix lors de l'installation d'un nouveau modèle.

Largement dominant en Russie pour les recherches sur internet et à l'origine d'applications très utilisées de cartographie ou taxis, Yandex a vu cependant ses parts de marché s'éroder ces dernières années, passant récemment sous les 60% pour son moteur de recherches.

Google est déjà visé depuis près de cinq ans par une enquête de la Commission européenne concernant de possibles abus de position dominante dans la recherche sur internet. Les autorités indiennes l'accusent également d'infractions dans ce domaine.

Fin septembre, l'agence Bloomberg a rapporté que le groupe était en outre dans le viseur des autorités américaines concernant Android.