La Corée du Nord a démenti lundi par la voix de ses médias officiels avoir tenté de pirater des dizaines de milliers de téléphones intelligents sud-coréens comme l'en accuse le renseignement du Sud.

La semaine dernière, les services de renseignements nationaux (NIS) de la Corée du Sud ont déclaré dans un rapport au Parlement que le Nord avait tenté de pirater plus de 20 000 téléphones intelligents avec des logiciels malveillants déguisés en applications de jeux, entre mai et septembre.

Le NIS avait ajouté avoir aidé les propriétaires des sites concernés et le gouvernement à éradiquer ces applications et empêcher de nouvelles tentatives de piratage.

Le site internet officiel de Pyongyang, Uriminzokkiri, a accusé le NIS d'avoir inventé cette histoire de toutes pièces. Le renseignement du Sud veut détourner l'attention de l'opinion publique des tensions liées au lâcher de tracts hostiles au régime nord-coréen par des militants sud-coréens au-dessus de la frontière, a accusé le site internet.

«C'est une tactique habituellement utilisée par les autorités sud-coréennes pour attiser les sentiments hostiles à Pyongyang en cas de crise politique», a-t-il dit.

Les deux Corées avaient décidé début octobre de reprendre un dialogue à haut niveau et Séoul avait proposé un rendez-vous pour la semaine dernière. Mais le Nord a demandé au préalable au Sud de faire cesser les lâchers de tracts.

D'après les services de renseignements, plus de 75 000 tentatives de piratage contre des agences gouvernementales, dont beaucoup émaneraient de Corée du Nord, ont été enregistrées entre 2010 et septembre 2014.

Au cours des dernières années, des pirates informatiques ont utilisé des logiciels malveillants ou des courriels contenant des virus pour s'en prendre aux institutions militaires, aux banques, aux agences gouvernementales, aux chaînes de télévision et aux sites internet des médias de Corée du Sud.

Les enquêtes menées par le passé sur les cyberattaques à grande échelle ont conclu à la culpabilité de la Corée du Nord. Celle-ci disposerait d'une unité dédiée au piratage constitutée d'au moins 3000 personnes.