Facebook, après son rachat à prix d'or de la messagerie instantanée Whatsapp, sera l'une des vedettes du Congrès mondial de la téléphonie mobile qui s'ouvre lundi, où est également très attendu le nouveau modèle de Samsung, leader du marché.

Le PDG-fondateur du réseau social, Mark Zuckerberg, 29 ans, prononcera un discours lundi devant des représentants internationaux de l'industrie mobile (fabricants de téléphones, opérateurs...), pour sa première participation au congrès, qui se tient jusqu'à jeudi.

Après avoir tardé à générer des revenus sur le mobile, Facebook en tire désormais plus de la moitié de ses recettes publicitaires, une proportion qui pourrait grimper avec l'acquisition mercredi pour 19 milliards de dollars de l'application de messagerie mobile WhatsApp, qui suit le rachat, plus modeste, en 2012 de celle de partage de photos Instagram.

«Facebook paie pour l'une des applications à la plus forte croissance de l'histoire, Whatsapp ayant désormais près d'un demi-milliard d'utilisateurs dans le monde, et pour le potentiel de monétisation qu'elle apporte», commente Guillermo Escofet, analyste au cabinet Informa.

Sa présence au congrès de Barcelone, ainsi que celle de Google comme Microsoft dans le monde du mobile, montre que «l'univers du mobile n'est plus une industrie séparée par rapport au monde de l'internet et de la technologie, c'est un tout», explique Ian Fogg, analyste chez IHS.

Autre vedette du congrès, le sud-coréen Samsung, qui dévoilera lundi le dernier rejeton de sa gamme de téléphones intelligents Galaxy dont le constructeur a vendu près de 300 millions d'exemplaires en 2013, selon le cabinet Gartner.

Le deuxième constructeur mondial, l'américain Apple, avec 150 millions d'iPhone vendus l'année dernière, sera comme à son habitude absent.

Outre Samsung, le Mobile World Congress (MWC, congrès de la téléphonie mobile) fera la part belle aux constructeurs asiatiques avec des annonces dès dimanche de nouveaux modèles des chinois Huawei et ZTE, ainsi que du japonais Sony Mobile.

«Le centre de gravité au niveau de la production, comme au niveau des usages, bascule vers l'Asie et les pays émergents», explique Thomas Husson, analyste chez Forrester. «Cette année il y aura moins de téléphones intelligents en Europe et aux États-Unis qu'en Chine, en base installée».

Un basculement récemment illustré par le rachat par le chinois Lenovo de la marque de mobile Motorola à Google, dans le but affiché de prendre la troisième place derrière les indétrônables Samsung et Apple.

Nokia attendu au tournant

Le congrès sera également l'occasion pour les constructeurs de présenter des montres, lunettes et autres bracelets connectés, un marché en pleine expansion.

«Tous les constructeurs vont chercher à répondre au ralentissement des ventes de téléphones intelligents en lançant de nombreux accessoires connectés pour se diversifier et trouver de nouveaux marchés susceptibles de générer des revenus et de la croissance», assure Ian Fogg.

Les systèmes d'exploitation qui font fonctionner tous ces appareils intelligents restent un important enjeu industriel, même si les jeux semblent faits dans ce domaine: la plupart des téléphones intelligents présentés à Barcelone fonctionneront avec le système d'exploitation de Google, Android, qui équipait 78,6% des téléphones intelligents vendus en 2013, selon le cabinet IDC.

On attend cependant les annonces du constructeur Nokia, récemment racheté par l'américain Microsoft, et dont les téléphones intelligents sont équipés de la plateforme de ce dernier, Windows Phone 8.

Ce système d'exploitation occupe la troisième place du marché derrière Android et iOS (Apple, 15,2% du marché), mais ne représentait en 2013 que 3,3% du marché. «On risque d'attendre Nokia au tournant en 2014, car il faut une part de marché significative à Microsoft pour pouvoir s'installer durablement comme troisième acteur et si ça n'arrive pas cette année, ça n'arrivera jamais», assure Thomas Husson.

Il n'est pas impossible non plus que le leader du marché, Samsung, tente de mettre en avant à Barcelone son propre système, Tizen, pour essayer de s'affranchir de Google.