Samsung a annoncé lundi la signature d'un accord avec l'américain Google pour un échange de licences pendant dix ans, tout en enterrant la hache de guerre avec le suédois Ericsson, des décisions visant à éviter les coûteuses batailles juridiques sur les brevets.

L'accord passé avec Google couvre tous les brevets existants des deux firmes, ainsi que ceux qui seront déposés au cours des dix prochaines années, a indiqué le groupe sud-coréen dans un communiqué.

Il ne concerne pas cependant un transfert de la propriété de ces brevets.

Avec l'équipementier télécoms suédois Ericsson, Samsung a signé un accord mettant fin à leurs différends sur l'utilisation de brevets dans la téléphonie mobile.

«Ericsson et Samsung ont conclu un accord sur des licences mondiales pour l'utilisation de brevets par les deux sociétés. L'accord de licences réciproques couvre des brevets concernant les normes GSM, UMTS et LTE à la fois pour les réseaux et les appareils portables», a indiqué Ericsson à Stockholm.

«L'accord comprend un paiement initial puis des paiements de droits par la suite de Samsung à Ericsson sur toute la durée du nouvel accord de licence, qui s'étale sur plusieurs années», a ajouté le suédois.

L'accord augmentera le bénéfice net d'Ericsson de 3,3 milliards de couronnes (566 millions de dollars CAN) au quatrième trimestre 2013.

En novembre 2012, Ericsson avait lancé aux États-Unis deux procédures auxquelles il met ainsi un terme: au civil devant un tribunal du Texas, et devant l'autorité compétente pour les brevets (Commission internationale du commerce, ITC).

Les modalités financières sur l'accord entre Samsung et Google n'ont pas été dévoilées.

Le calumet de la paix

Depuis quelques années, les groupes technologiques s'affrontent devant les tribunaux, s'accusant les uns les autres de violation de brevets.

Le combat le plus féroce oppose depuis 2011 le sud-coréen à l'américain Apple, les deux fabricants vedettes des téléphones intelligents et des tablettes.

L'américain a remporté en 2012 une première bataille, avec la condamnation à San José (Californie, ouest) du sud-coréen à verser quelque 930 millions de dollars US de pénalités.

Mais là aussi, le calumet de la paix pourrait - peut-être - être fumé. Les patrons de Samsung et Apple, Oh-Hyun Kwon et Tim Cook, doivent ainsi se rencontrer d'ici le 19 février pour tenter une médiation, et ont choisi un médiateur, dont le nom n'a pas été révélé.

Lundi, Samsung et Google, déjà partenaires via Android, ont mis l'accent sur leur volonté de travailler en bonne intelligence, au lieu de se déchirer devant les tribunaux.

«En travaillant ensemble à des accords de ce type, les entreprises peuvent réduire les risques de poursuites en justice et se concentrer sur l'innovation», a déclaré Allen Lo, un des conseillers pour les brevets chez Google, cité dans le communiqué.

«Samsung et Google montrent aux autres acteurs du secteur qu'il y a plus à gagner en coopérant qu'en se livrant à des disputes inutiles à propos des brevets», a renchéri Ahn Seung-Ho, chef de la division de propriété intellectuelle de Samsung.

Pratiquement tous les téléphones multifonctions et les tablettes de Samsung sont équipés du système d'exploitation mobile Android développé par Google, utilisé par ailleurs par toute une série de fabricants.

Cet accord permettra également d'approfondir la collaboration en matière de recherche et de développement.