Le géant chinois des télécommunications Huawei a lancé mardi à Londres un nouveau «téléphone intelligent» présenté comme le plus fin au monde, pour concurrencer les modèles haut de gamme de ses rivaux Apple et Samsung sur les marchés étrangers.

Pour ce lancement en dehors de Chine, sa base traditionnelle, Huawei a choisi de dévoiler son Ascend P6 à Londres, à une date -le 18/06- qui est un clin d'oeil à l'épaisseur du téléphone, de 6,18 millimètres.

«Notre but est de fournir de meilleurs produits, des produits plus innovants, avec un meilleur design», a déclaré Richard Yu, directeur général de Huawei Consumer Business Group, lors du lancement organisé à la Roundhouse, salle célèbre pour avoir accueilli des concerts de Jimi Hendrix, Led Zeppelin et Pink Floyd.

L'Ascend P6, qui pèse 120 grammes et a un écran tactile de 119,5 millimètres, sera vendu à un prix conseillé de 449 euros (600 dollars). Il sera disponible dans 19 pays d'ici la fin juillet, notamment la Chine, la France, l'Allemagne et l'Italie, avant d'être distribué dans une centaine d'autres ultérieurement.

Toutefois, «il nous faudra du temps pour développer notre marque et gagner la confiance des consommateurs», a estimé Richard Yu.

Huawei a commencé comme fournisseur d'équipements de télécommunications avant de se lancer dans la téléphonie mobile ces trois dernières années.

Fondé par un ancien ingénieur de l'armée chinoise, Huawei s'est retrouvé au centre de controverses entre Chine et États-Unis au sujet de la sécurité informatique de ses équipements, en raison de ses liens supposés avec l'Etat chinois.

Le Congrès américain a demandé l'an dernier que Huawei soit exclu des contrats publics, estimant que ses équipements pouvaient être utilisés à des fins d'espionnage par la Chine.

Huawei a démenti ces affirmations, jugeant qu'elles relevaient du protectionnisme.

Pour contrer sa réputation d'opacité, son fondateur, Ren Zhengfei, a donné sa première conférence de presse hors de Chine en Nouvelle Zélande en mai.

Sur le marché chinois des smartphones, où la concurrence est acharnée, Huawei détenait 10,1% des parts au premier trimestre de cette année et Apple 6,4%, selon le consultant Analysys International. Samsung est leader avec 17,3% de parts.

«Les précédents portables de Huawei étaient plutôt bas de gamme et bon marché», a relevé Wang Jun, d'Analysys International, mais «le lancement de ce produit de meilleure qualité reflète la stratégie de Huawei d'aller vers l'excellence».