Lenovo, intéressée par l'ex-Research in Motion, veut d'abord mesurer le poids du fabricant du BlackBerry avant de se décider à le racheter ou pas, déclare lundi dans une interview aux Echos son patron Yang Yuanqing.

L'acquisition de BlackBerry «pourrait éventuellement avoir du sens», répond Yang Yuanqing quand on lui demande si Lenovo peut croître dans le marché des smartphones en rachetant par exemple le groupe canadien.

«Mais je dois d'abord bien analyser le marché et comprendre quel est le poids exact de cette entreprise», ajoute-t-il sans davantage de détails.

Fin janvier, un autre dirigeant du deuxième producteur mondial d'ordinateurs avait officialisé l'intérêt de Lenovo pour Research in Motion.

Cette marque d'intérêt avait fait bondir l'action du groupe jusque-là en berne, lui permettant de retrouver ses niveaux de novembre 2011.

Depuis que Research in Motion connaît des difficultés, les marchés bruissent de rumeurs sur une éventuelle reprise du groupe par un autre géant du secteur ou une cession de certains de ses actifs.

Lenovo, qui cherche à devenir le premier fabricant mondial de PC, entend, lui, rattraper son retard en terme de smartphone face à Samsung et Apple.

Aussi, après avoir conquis la Chine et des pays émergents comme le Vietnam, l'Indonésie ou encore la Russie, veut-il se lancer dans la conquête des marchés développés.

«Nous devrions bientôt partir à la conquête des pays développés. D'ici un à deux ans, vous pourrez trouver des smartphones Lenovo en France», assure M. Yang Yuanqing.

«Mais ce processus prend du temps. Le catalogue de produits ne peut pas être le même entre la Chine et l'Europe de l'Ouest», fait-il néanmoins remarquer.