Tel un couteau-suisse numérique, le téléphone intelligent est devenu indispensable à des millions de personnes et ne cesse de se sophistiquer, mais au final, il n'est qu'un terminal de plus là où règnent encore télévision et ordinateur, selon les experts réunis au congrès de l'Idate.

En 2015, un téléphone sur deux (47%) dans le monde sera un téléphone multifonctions, et le trafic mobile devrait être multiplié par trente-trois d'ici 2020, selon les données de l'Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe (IDATE), qui tient son congrès annuel mercredi et jeudi à Montpellier.

«Aujourd'hui, les téléphones sont une véritable révolution de par leurs usages et applications, il n'y a plus de limites. Ce sont de véritables couteaux-suisses numériques, et on veut une omni-connectivité, même lorsqu'on attend le tram», a souligné la commissaire européenne chargée des nouvelles technologies, Neelie Kroes, en ouvrant mercredi ce «Digiworld Summit».

«Le téléphone intelligent est en train de devenir le centre de tout un écosystème, un peu à la manière de ce qu'était avant le PC, auquel on connectait l'imprimante, l'appareil photo, le lecteur mp3, etc.», analyse Basile Carle, expert de l'Idate.

«Il commence certes à prendre son autonomie mais d'un autre côté, il doit quand même s'appuyer sur d'autres périphériques, par exemple une télévision, car son écran restera toujours limité», ajoute M. Carle.

Et tout téléphone intelligent qu'il est, il se retrouve aussi confronté à la saturation en équipement des familles: «en moyenne, huit terminaux sont connectés dans chaque foyer. Mais la télévision reste la pièce maîtresse», souligne Geneviève Bell, directrice du Laboratoire de recherche «Interaction et expérience» d'Intel, numéro un mondial des microprocesseurs.

«Un terminal ne peut pas se substituer à un autre. Les smartphones représentent une étape tout à fait déterminante, mais qui reste une étape. Et d'ailleurs le succès de la tablette est intéressant dans le sens où personne n'aurait parié dessus il y a quelques années», résume Benoît Gougeon, responsable du secteur télécommunications et média chez IBM.