Une fois digérée l'absence d'un iPhone 5, l'iPhone 4S s'avère une belle addition à la gamme de téléphones d'Apple. Nouvelle mécanique, nouveaux logiciels, meilleur prix sont trois atouts de taille, même si le Canada et le Québec n'en profiteront pas pleinement.

Après la conférence officielle, une poignée de médias ont été conviés à une seconde salle, invités à essayer cette cinquième génération du populaire iPhone. Technaute était parmi eux. Voici les premières impressions suite à son essai, très préliminaire.

L'iPhone 4S fait tout ce que l'iPhone 4 fait, mais en mieux. Surtout la photo. Les 8 mégapixels sont nets et colorés. Les clichés se font en un temps record, et le tout peut être publié sur internet à la vitesse grand V, grâce à la connexion HSDPA+ de l'appareil, deux fois plus rapide que celle de son prédécesseur. Côté multimédia, le processeur double coeur et le processeur graphique amélioré rehaussent la qualité de la vidéo et des jeux en général.

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Comme on l'avait deviné plus tôt aujourd'hui, le noeud de la conférence d'Apple, aujourd'hui, a été l'application Siri, un puissant outil de reconnaissance vocale qui sera intégré au logiciel de l'iPhone 4S, et seulement à celui-là. C'est que pour traiter des expressions aussi générales que « J'ai faim » ou « Rappelle-moi d'appeler ma mère demain après-midi », Siri exige une bonne puissance de traitement, en plus de renvoyer le tout à un serveur qui traite ensuite la commande sous-jacente.

Sauf que Siri est une application bêta, donc pas entièrement polie, et dès qu'on sort des paramètres établis, ça paraît. L'application comprend l'anglais américain, l'anglais international, l'anglais britannique, le français et l'allemand. Notez l'absence de nuance pour le français et l'allemand. La reconnaissance vocale dans ces deux langues est d'ailleurs beaucoup moins efficace qu'en anglais.

Autre détail agaçant, pour plusieurs de ses fonctions, Siri recourt à des services tiers qui ne s'étendent pas au Canada : directions routières, recommandation de restaurants, etc. Autrement dit, les acheteurs canadiens trouveront que la principale nouveauté du iPhone 4S est lourdement handicapée, surtout si le français est leur langue maternelle.

Naturellement, Siri va s'améliorer rapidement, mais entre temps, l'aubaine reste l'iPhone 4, dont le prix est substantiellement réduit. À moins d'être un joueur aguerri ou un photographe compulsif, la performance de l'appareil est suffisante pour toutes les autres opérations d'iOS 5.

Ce qui nous mène à iCloud. Autre nouveauté logicielle présentée ce mardi, iCloud sera actif dès qu'iOS 5 sera lancé, soit le 12 octobre prochain. Ça comprend une adresse courriel « sans publicité » à l'adresse me.com, ainsi que la synchronisation et la sauvegarde de sûreté des documents et du contenu multimédia de son appareil. iCloud propose aussi, via un service connexe appelé iTunes Match, de reproduire la médiathèque d'un utilisateur sur ses serveurs et de la resservir, sur tout appareil d'Apple, en version rehaussée à 256 kilobits/seconde.

Personne au Canada ne sera surpris d'apprendre que les ententes nécessaires à l'application d'iTunes Match au Canada n'ont pas encore été signées et, qu'en conséquence, ce service n'est pas offert au pays. Apple ne sait pas non plus quand ce sera le cas, mais on imagine que ce sera plus tôt que tard.

La dernière nouveauté annoncée par Apple, elle, fait hautement plaisir. C'est la possibilité de mieux exploiter AirPlay, le protocole de transmission vidéo sans fil qui relie les iPod touch, iPhone et iPad à l'Apple TV. Il sera possible de créer des applications et, surtout, des jeux vidéo pouvant utiliser séparément les deux appareils, créant l'équivalent, bien modeste il est vrai, d'une console de salon. AirPlay sur iOS 5 reproduit aussi l'écran de l'appareil mobile sur une télé (via un Apple TV), peu importe ce qu'on y affiche.

Si les développeurs embarquent dans ce train, Apple pourrait avoir frappé un autre circuit. Sinon, l'iPhone 4S, à un prix aux États-Unis varie de 200 à 400 $ selon sa capacité de stockage (moyennant une entente ferme avec un fournisseur de services sans fil, sinon c'est plus cher), est tout de même un produit sensiblement plus performant que son prédécesseur. D'un point de vue canadien et québécois, il est seulement dommage que ses fonctions les plus attrayantes ne soient pas entièrement accessibles.