Fondé avec 35 employés en 1986, le centre de recherche et développement d'Ericsson Canada à Montréal fête aujourd'hui son 25e anniversaire. Un anniversaire célébré dans l'optimisme, malgré l'état critique de l'industrie canadienne des télécommunications.

En ce moment, Ericsson et les 1700 employés de son centre montréalais de RetD planchent sur des technologies qui faciliteront la transmission sur les réseaux sans fil de prochaine génération de contenus multimédias, et de données liées aux jeux vidéo. Ce n'est pas un hasard: non seulement ces deux créneaux de croissance sont les plus prometteurs pour l'industrie mondiale du sans-fil, ce sont aussi deux spécialités qui définissent assez bien la scène technologique montréalaise.

En 25 ans, Ericsson a tissé des liens étroits avec la communauté montréalaise, résume Mark Henderson, PDG d'Ericsson Canada. «Nous avons débarqué ici par obligation, au début des années 80, dans le cadre d'une entente avec Cantel [aujourd'hui Rogers], mais au fil des ans, nous avons développé plusieurs programmes universitaires et plusieurs ententes avec des entreprises locales. Trois cent quarante-cinq brevets plus tard, ce que nous développons ici possède un potentiel énorme pour les activités d'Ericsson partout dans le monde.»

Une industrie en souffrance

En fêtant ses 25 ans de RetD à Montréal, l'équipementier suédois se fixe en quelque sorte un nouvel objectif: devenir chef de file canadien de la RetD dans le sans-fil. Surtout qu'en 2011, ce titre semble plus facile à atteindre que jamais, vu l'état de l'industrie au pays.

L'actuel président a commencé sa carrière dans les bureaux montréalais d'Ericsson Canada en 1989. Il a vu les télécoms canadiennes évoluer d'un secteur contrôlé par un monopole, à une industrie plus éclatée que jamais.

Qui aurait pu croire, il y a 22 ans, que des PME de trois ou quatre employés, qui conçoivent des jeux vidéo à 1 ou 2$ l'unité, dicteraient l'évolution de cette industrie? Pas Mark Henderson. Ni la direction de Nortel, dont une partie des actifs a été rachetée par Ericsson. Ni même celle de Research in Motion (RIM), qui peine à se sortir d'une situation boursière particulièrement pénible justement à cause de ces changements.

Or, l'an dernier, Nortel et RIM figuraient au sommet du palmarès national de l'investissement en R et D, toutes industries confondues. En fait, au cours des dernières années, les 10 premières places étaient en majorité occupées par des entreprises du secteur des télécoms.

Avec des dépenses annuelles en forte croissance (elles étaient d'environ 200 000 000$ par an depuis 10 ans), Ericsson Canada se trouve donc soudainement propulsée parmi les plus importants investisseurs en R et D de l'industrie des télécommunications, aux côtés de Bell et Telus.

En fait, même si Ericsson s'approche du top 5 canadien, toutes catégories confondues, c'est notamment parce que l'industrie régresse. N'empêche, l'entreprise ne se voit pas connaître le même sort que ses homologues déchus.

«En partie grâce à l'acquisition d'actifs de Nortel à Ottawa, nous prenons un rôle de chef de file dans la R et D au pays», dit M. Henderson, qui ajoute que c'est grâce au rôle-clé de son centre montréalais à l'échelle mondiale qu'il entrevoit l'avenir avec optimisme.

«La R et D faite à Montréal est utilisée et vendue partout dans le monde. C'est un centre vital pour l'ensemble des activités d'Ericsson. Ce le sera encore plus dans les années à venir.»