Lenny Rachitsky est un Californien de San Diego qui a déménagé à Montréal le mois dernier, afin d'y fonder Localmind, un service web et mobile alliant géolocalisation à la Foursquare, et recommandation sociale, phénomène émergent incarné par Quora, la startup de l'heure dans la Silicon Valley.

Inutile de dire que le jeune entrepreneur doit suffisamment croire au succès de sa nouvelle entreprise pour braver l'hiver montréalais, qui est aussi concret, vu de San Diego, que le père Noël. « Il a fait froid dès mon arrivée, mais c'est moins grave que ce qu'on m'a raconté », réalise-t-il, un mois plus tard.

Localmind est un nouveau service développé par Lenny avec l'aide de l'accélérateur Year One Labs, de l'entrepreneur montréalais Benjamin Yoskovitz. Si sa nouvelle entreprise finit par atteindre une certaine maturité, sans doute que le vent glacial qui s'insinue souvent entre les gratte-ciel montréalais sera moins pénible pour tout le monde.

Car l'idée de base, c'est justement d'aider les gens à trouver leur destination plus rapidement, en se fiant aux commentaires de gens étant déjà sur place. Le principe est simple : comme Google Latitude, Gowalla, Foursquare ou les Lieux Facebook, l'internaute s'enregistre en ligne afin d'indiquer où il se situe.

Il devient automatiquement le cerveau de l'endroit (ou « local mind », en anglais), et les autres utilisateurs peuvent ensuite lui faire parvenir leurs demandes par rapport à ce lieu : la table d'hôte est-elle à la hauteur de sa réputation, l'ambiance est-elle bonne, est-ce qu'ils offrent un bon rabais sur leur gamme de vêtements saisonniers?

Poser des questions à d'autres internautes qui jouent par défaut le rôle de référence, c'est aussi une tendance de l'heure dans la Silicon Valley, où tout le monde, incluant notamment le portail techno TechCrunch et le populaire blogueur Robert Scoble, n'en a que pour Quora, un site de recommandation privé fonctionnant à partir du même principe.

Pour Lenny Rachitsky, c'est un genre de service tout naissant, qui s'inscrit comme une évolution logique du phénomène des médias sociaux et de la géolocalisation. Pour le moment, un peu tout le monde se demande quoi faire concrètement avec ces services. Comme il l'illustre à traves Localmind, l'entrepreneur californien pense qu'on peut s'en servir pour mieux magasiner, mieux consommer, bref, pour sauver des sous, ce qui plaira aussi aux adeptes d'autres types de sites très populaires ces jours-ci, comme Groupon.

« À mon avis, la prochaine génération de services de localisation ressemblera beaucoup à Localmind, dit-il. Au lieu de simplement compiler les données fournies par les utilisateurs, on leur présente ces données d'une façon qui peut leur être immédiatement utile. »

Ultimement, Localmind compte rentabiliser son service en offrant une vitrine publicitaire très ciblée. « On sait non seulement où se trouvent nos utilisateurs, mais on sait aussi ce qu'ils désirent au moment même où ils le désirent. C'est une combinaison qui devrait plaire aux annonceurs. »

Entretemps, des développeurs travaillent à mettre au point ce service, présentement accessible sur la Toile, et qui sera décliné en version mobile sous peu. Une application pour iPhone est la priorité en ce moment, tout comme l'intégration des réseaux sociaux manquants (Gowalla et Twitter, entre autres).

Avis aux intéressés, Localmind est également à la recherche d'internautes résidant dans la grande région de Montréal et désireux d'essayer un tel service avant son activation. S'ils n'ont pas peur de la langue de Shakespeare, ceux-là peuvent visiter le site de la jeune société montréalaise au www.localmind.com.

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