Il suffit de jeter un coup d'oeil aux descriptions des téléphones lancés à l'approche de l'automne pour voir que les jeunes sont largement visés par l'industrie de la téléphonie cellulaire.

Le téléphone «INQ Chat 3G» est conçu pour les «accros des réseaux sociaux» qui «n'ont pas de bouton d'arrêt». Le Flipout de Motorola se définit comme le téléphone qui «prendra le contrôle de la vie sociale occupée des étudiants».

Les fournisseurs de services sans fil ne sont pas en reste. Chez Bell, TELUS, Rogers et Virgin, les jeunes ont droit à des forfaits exclusifs s'ils présentent une carte étudiante au moment de s'abonner.

Bell assure que cette campagne vise ceux qui ont quitté le secondaire pour entrer au cégep.

«Cette clientèle est importante pour nous, dit Marie-Ève Francoeur, porte-parole de Bell. Ce sont des gens qui arrivent sur le marché du travail.»

Les prix réduits pour les élèves et étudiants arrivent juste à temps pour la rentrée scolaire. «C'est la période à laquelle les étudiants s'équipent et nous nous adaptons à ce marché», ajoute-t-elle.

Ce type de marketing inquiète le Réseau Éducation-Médias, qui a récemment constaté que l'on vise de plus en plus les jeunes avec des promotions offrant des textos illimités ou des accès faciles aux réseaux sociaux comme Facebook et Twitter.

«C'est toujours inquiétant de voir les publicitaires viser des jeunes ou des ados. Mais c'est facile de voir pourquoi ils le font: les jeunes constituent le plus important marché pour les téléphones cellulaires et ils les utilisent de manière plus profitable, en envoyant davantage de messages textes que des adultes, par exemple.»

Les chiffres sont étourdissants. Selon la firme Nielsen, les adolescents américains envoient en moyenne 2779 messages textes... par mois!

Au Québec, 60% des adolescents n'ont pas encore de cellulaire. C'est tout un marché à conquérir pour l'industrie.