Alors que les iPhones se vendent comme des petits pains, des enseignes commerciales françaises lancent leur application, une démarche qui pour l'instant relève surtout du coup marketing.

Rares sont les consommateurs qui arrivent au bout d'une transaction, insèrent leur numéro de carte bleue et l'ensemble des codes de sécurité nécessaires sur téléphone portable.

Mais pour le commerçant, «c'est forcément un plus en termes de communication», compte tenu du nombre de possesseurs d'iPhone, estime Laurent Thoumine, consultant chez Kurt Salmon.

«C'est très malin car, si c'est bien fait, cela touche immédiatement plusieurs milliers de possesseurs potentiellement», note pour sa part Stéphane Dubreuil, directeur associé sur les nouvelles technologies au cabinet Sia Conseils.

«Il est évident qu'il va y avoir des applications bons plans, les soldes, les magasins où il faut aller, etc.», ajoute-t-il.

Le commerce mobile, le m-commerce, qui représente en France «moins de 1% du volume» des achats en ligne, n'est toutefois pas prêt de détrôner l'internet classique. «Vous êtes quand même sur un terminal de petite taille, avec des informations un peu plus faibles», note Stéphane Dubreuil.

Il faut donc considérer ces applications «comme un investissement marketing, pas comme un investissement de développement de chiffre d'affaires immédiat», analyse Laurent Thoumine. Cela permet de rajeunir l'image des enseignes et d'être présent en permanence avec son logo sur l'appareil du client.

Le e-commerce sur iPhone procure davantage un service que des ventes supplémentaires, note de son côté Jacques-Antoine Grangeon, président du site Venteprivee.com, qui a lancé son application en juin et engrangé 5 000 commandes en deux semaines.

«Ce chiffre d'affaires, de toute manière, on l'aurait réalisé», relève-t-il. «C'est du service supplémentaire apporté au membre (consommateur inscrit sur le site, ndlr) qui ne va pas être obligé de rentrer chez lui pour participer à une vente».

Chez son concurrent Brandalley, les ventes sur iPhone «ne sont pas exceptionnelles au prorata du chiffres d'affaires, mais proviennent des meilleurs clients», selon son président Sven Lung.

Le m-commerce devrait à terme être «un outil extrémement intéressant pour attirer des gens en magasin, notamment si vous le couplez avec de la géolocalisation», prévoit Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad).

Le consommateur reçoit des informations et des offres commerciales à proximité de l'endroit où il se trouve.

Et quand un consommateur fait une recherche sur internet en mobilité, «il a déjà fait un premier pas dans l'acte d'achat», relève M. Dubreuil, évoquant des taux de transformation - concrétisation de l'achat après une recherche - bien plus élevés.

Il ne s'attend pas à ce que le consommateur achète une télévision ou une voiture avec un iPhone, car il ne l'aura pas plus vite. Mais il devrait plesbiciter la possibilité de commander à proximité d'un magasin pour «tuer la file d'attente».

La «prochaine frontière», c'est les comparateurs de prix, indique M. Thoumine. «On va voir émerger des applications qui permettront de scanner le produit - cela existe déjà aux États-Unis - et on pourra vous dire dans le magasin qui est 200 mètres plus loin ce produit est moins cher».