Le fabricant taïwanais de téléphones portables HTC, poursuivi par Apple qui l'accuse d'utiliser indûment des brevets de l'iPhone, a saisi mercredi la Commission américaine du Commerce international (ITC), accusant le groupe californien de violer cinq de ses brevets.

HTC a précisé qu'il réclamait de l'ITC l'interdiction de l'importation et de la vente aux États-Unis de tous les téléphones iPhone, baladeurs iPod et tablettes iPad d'Apple, qui sont fabriqués en Chine.

«En tant qu'innovateur ayant lancé le premier Windows Mobile PocketPC Phone Edition en 2002 et le premier téléphone multifonction sous Android en 2008, HTC pense que le secteur doit se livrer à une saine concurrence et priser l'innovation», a souligné le vice-président de HTC Amérique du Nord, Jason Mackenzie, cité dans un communiqué.

«Nous lançons cette procédure contre Apple pour protéger notre propriété intellectuelle, nos partenaires dans le secteur, et, c'est le plus important, nos clients utilisant des téléphones HTC», conclut M. Mackenzie.

Apple a porté plainte contre HTC début mars, l'accusant d'avoir violé 20 brevets liés à l'interface de l'iPhone, son architecture interne et son matériel. Le groupe californien avait saisi à la fois l'ITC et un tribunal fédéral du Delaware.

Quelques semaines plus tard, HTC, qui a reçu le soutien de Google, à l'origine du système Android, avait indiqué qu'il entendait bien se défendre.

HTC affirme notamment travailler sur des téléphones à écran tactile depuis 1999, avec ses appareils XDA et T-Mobile Pocket PC Phone Edition, qui ont été vendus à partir de 2002, soit cinq ans avant l'iPhone. Aujourd'hui, 12 modèles de téléphones intelligents HTC sont commercialisés aux États-Unis.

Les contentieux portant sur les brevets sont fréquents dans le secteur des technologies.

Apple est également engagé dans une bataille similaire avec le fabricant finlandais Nokia, contre lequel il a porté plainte après avoir d'abord été poursuivi.

Le fabricant du Blackberry, le canadien Research in Motion, est de son côté poursuivi par l'américain Motorola pour violation de brevet depuis janvier.

Par ailleurs une autre société taïwanaise, Elan Microelectronics, a elle aussi saisi l'ITC pour demander l'interdiction de la vente aux États-Unis des produits à écrans tactiles d'Apple, qu'elle accuse de violation de brevets.

Selon la société taïwanaise, Apple viole des brevets lui appartenant, relatifs à un mécanisme sensible au toucher capable de détecter la présence de deux doigts ou plus.