Plus de 20 millions de téléphones portables risquent d'être déconnectés au Mexique depuis dimanche parce que leurs utilisateurs ont omis de s'inscrire au registre national instauré par la loi pour lutter contre les auteurs d'enlèvements et autres racketteurs.

La loi a été votée en 2008 par le Parlement, pour faire face aux milliers d'enlèvements contre rançon et de rackets d'industriels ou de commerçants, caractéristiques de la criminalité au Mexique au même titre que le trafic de drogue. Racketteurs et ravisseurs utilisent généralement le téléphone portable à carte anonyme pour réclamer leurs rançons.

«De par la loi, depuis le samedi 10 avril à minuit, tous les téléphones portables du Mexique doivent être inscrits au registre national des usagers de la téléphonie (Renaut), faute de quoi leur signal sera suspendu», a rappelé la Commission fédérale des communications (Cofetel).

Sur les 83,5 millions de téléphones portables en service au Mexique, pour une population estimée à 108 millions d'habitants, 58,2 millions avaient été enregistrés à la date prescrite, soit 70% du total, selon la Cofetel.

Les opérateurs devront informer jour après jour sur l'enregistrement des retardataires, qui peuvent donc encore régulariser leur situation.

Le plus grand opérateur mexicain avec 75% du marché, Telcel, propriété du magnat Carlos Slim, considéré comme l'homme le plus riche du monde par le magazine américain Forbes, a commencé dimanche une «lente suspension» des lignes, a indiqué un de ses collaborateurs à l'AFP.

Son concurrent Movistar, filiale du groupe espagnol Telefonica, a indiqué qu'il en faisait autant, après avoir annoncé dans un premier temps qu'il refusait d'obtempérer et de suspendre les services à ses clients «non enregistrés».