Quelques mois après qu'Apple ait publié son kit de développement logiciel pour que les développeurs puissent créer des applications pour ses iPhone et iPod Touch, Ian Cloutier s'est mis au boulot.

Il a créé l'application STM Mobile, pour permettre aux usagers du transport en commun de la région montréalaise de planifier leurs déplacements à partir de leur téléphone cellulaire. L'application a vite été remarquée par les propriétaires d'appareils Apple et a été téléchargée à ce jour 10 000 fois.

Deux ans plus tard, le développeur a cessé d'ajouter des fonctionnalités à «STM Mobile», bloqué par le refus de la STM de lui donner des informations en temps réel sur son réseau

Ian Cloutier a contacté la société montréalaise en octobre 2008, au moment où la STM annonçait avoir conclu une entente avec Google pour que la société intègre ses informations à son outil de planification des transports «Transit».

«Je me suis dit que c'était le bon moment pour les approcher», se rappelle Ian Cloutier.

Il affirme toutefois qu'il s'est buté à un refus de la société de transport, qui n'a pas voulu partager davantage d'informations avec lui. Selon Ian Cloutier, la STM aurait été dérangée par le fait qu'il vende son application (elle est vendue 0,99$, Apple conserve 30% de ce montant). Une argumentation que le développeur ne comprend pas.

«Ce n'est pas logique de travailler avec une société commerciale comme Google et de ne pas travailler avec des développeurs locaux. Ce n'est pas conséquent comme façon de fonctionner», dit-il.

Le président de la STM affirme que la société n'était pas prête à donner ces informations aux développeurs il y a deux ans.

«Présentement, les gens qui montent des applications utilisent les temps planifiés qui sont disponibles sur notre site internet», fait remarquer Michel Labrecque.

Il admet toutefois ne pas avoir envie de «policer» ceux qui utilisent les informations de la STM pour créer des applications, même s'ils utilisent parfois le logo de la STM, ce qui fait croire à certains usagers qu'il s'agit d'une application «officielle». «Je suis plus dans l'ouverture», dit-il.

Le président de la STM ne ferme pas la porte à rendre un jour publiques les informations du réseau de transport pour que les développeurs puissent bonifier leurs applications ou en créer de nouvelles. Une approche déjà préconisée par des villes américaines comme San Francisco et Portland.

Mais à l'interne, la STM a déjà commencé à développer des applications pour les appareils d'Apple, les Blackberry, le système Android de Google et le système d'exploitation Symbian.