Le plus grand salon de nouvelles technologies du monde, le CeBit de Hanovre (ouest de l'Allemagne), a fait le pari cette année de se recentrer sur les consommateurs dans l'espoir de trouver un nouveau souffle.

L'invité d'honneur est l'Espagne, ce qui vaudra au chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero d'ouvrir officiellement le salon lundi soir aux côtés de la chancelière Angela Merkel.Après une année 2009 marquée par la crise, les organisateurs de cette grand-messe du hi-tech, qui durera jusqu'à samedi, se félicitent d'avoir à peu près endigué la chute du nombre d'exposants: ils seront 4157 venus de 68 pays, soit seulement 3% de moins que l'an dernier.

C'est toutefois moitié moins qu'en 2001, à l'époque où le CeBit était encore l'incontournable rendez-vous du secteur.

Et alors que 870 000 visiteurs avaient répondu à l'appel en 2001, ils ont été moins de 400 000 l'an dernier.

Pour reconquérir le grand public, les innovations en matière de téléphones portables, d'ordinateurs et écrans dernier cri, de logiciels et applications du futur telles que des puces pour passeport numérique, seront regroupées par thème (environnement, santé, administration...) et présentées sous un aspect souvent moins technique qu'à l'accoutumée.

Le thème principal est les «Mondes connectés», avec en leitmotiv «de plus en plus simple et de plus en plus vite» à l'ère d'internet, du haut débit et de la technologie du 3D.

Des écrans d'ordinateurs restituant des images en trois dimensions seront notamment exhibés.

Sur un stand figurant un appartement futuriste, le visiteur trouvera un logement «intelligent» truffé «d'assistants numériques» installés dans des appareils électroménager ou hi-tech pour gérer au mieux les besoins de la famille. Tel un plancher déclenchant éclairages et chauffage lorsqu'il est foulé. Un logiciel pour aider à cuisiner sain et équilibrer. Un autre pour surveiller à domicile un patient cardiaque. Ou encore pour optimiser la consommation d'énergie.

Une salle de classe avec de vrais collégiens montrera comment des ordinateurs et des connexions rapides peuvent permettre «d'organiser mieux l'éducation, plus rapidement et plus efficacement», selon le porte-parole de la société Deutsche Messe organisatrice du salon, Hartwig von Sass.

Seront au rendez-vous notamment des grands noms comme IBM, SAP, Microsoft, Alcatel-Lucen, Ericsson, Motorola, Vodafone, Fujitsu, Symantec ou encore Nokia Siemens Network.

Et pour la première fois notamment Amazon, ou encore le géant de l'internet Google, qui présentera son service controversé Street View, permettant à ses utilisateurs de naviguer virtuellement dans certains lieux grâce à des images fixes prises par des caméras.

Déjà lancé dans plus d'une dizaine de pays, Street View doit l'être courant 2010 en Allemagne, où Google a accepté des garde-fous pour répondre aux inquiétudes sur la protection de la vie privée.

L'américain Apple dont le dernier-né, la tablette informatique iPad, est sur toutes les lèvres, sera lui absent. Il boude en général ce type de réunion.

«Mais il y aura des produits similaires d'autres fabricants», assure M. von Sass.

Malgré cette réorientation du Cebit vers les consommateurs, les organisateurs veulent croire que de nombreux contrats professionnels seront conclus, alors que les investissements mis en sourdine pendant 18 mois pour cause de crise repartent enfin.

«Entre 7,5 et 10 millions de contacts professionnels sont noués en moyenne chaque année au CeBit», relève Hartwig von Sass. Avec à la clé des milliards de dollars de transactions.