Le tribunal de commerce de Cannes a décidé jeudi de nommer un expert indépendant qui devra déterminer s'il existe ou non un risque à utiliser un appareil iPhone d'Apple, dont un exemplaire avait vu son écran se fissurer dans la main d'un usager cannois.

«Il est légitime que l'usager soit à même, à titre individuel, de s'assurer (...) de l'absence de danger de l'utilisation d'un appareil dont l'exemplaire qu'il détenait s'est avéré non dépourvu de danger», indique l'ordonnance du tribunal communiquée à l'AFP par l'avocat de l'utilisateur, Me Alain Luciani.

Le 7 août 2009, à Cannes, Olivier Milano, expert immobilier, venait de faire un appel et avait encore son iPhone dans la main quand il a entendu un bruit sec et «ressenti une vibration». L'écran tactile du téléphone s'est alors fissuré de part en part, sans que M. Milano subisse de dommage corporel.

En désignant un expert indépendant, le tribunal déboute Apple, le fabriquant de l'appareil, et son distributeur Bouygues Telecom, qui s'étaient l'un et l'autre opposés à la nomination d'un expert, au motif, selon le texte de l'ordonnance, que M. Milano n'avait «pas d'intérêt pour agir» dans cette affaire.

Apple et Bouygues avaient proposé à M. Milano de rembourser l'iPhone endommagé mais celui-ci, ayant souhaité connaître l'origine du dysfonctionnement, avait saisi la justice.

Le tribunal a estimé qu'il était dans «l'intérêt direct» des usagers de ce type d'appareils «de choisir un matériel en toute connaissance des dangers réels que ce choix comporte ou de leur absence».

Me Alain Luciani s'est félicité de cette décision qui «reconnaît le droit d'un utilisateur à savoir ce qui se passe». L'avocat a indiqué avoir relevé une quinzaine d'incidents analogues en Europe ces derniers mois, parfois avec simple fissuration de l'écran mais parfois aussi avec projection de petits éclats vers l'extérieur.