Le secteur des télécommunications le plus en vogue ces jours-ci au Canada sera certainement en surchauffe ces prochaines semaines. L'arrivée du iPhone 3G S et des téléphones Android chez Rogers-Fido, et celle du Palm Pre chez Bell, mettra de plus en plus l'emphase sur les applications mobiles, le nerf de la guerre dans le marché des téléphones intelligents.

À ce jeu, c'est Apple qui possède une longueur d'avance - et quelle longueur! Lundi, la prestigieuse société californienne a profité du dévoilement de la troisième génération de son iconique smartphone, le iPhone 3G S, pour en témoigner: plus de 50 000 applications mobiles sont offertes sur sa boutique virtuelle iTunes, contre un peu moins de 5000 pour son plus proche poursuivant, la famille d'appareils Android. La plateforme BlackBerry, de Research in Motion (RIM), et Palm, suivent encore plus loin derrière.

 

iPhone 3G S

Apple ne compte pas en rester là non plus: dès la semaine prochaine, le nouvel iPhone 3G S et le iPhone 3G avec système d'exploitation mis à jour donneront encore plus de munitions aux développeurs d'applications, promettant des revenus plus substantiels que ceux qu'ils génèrent actuellement. Notamment, il sera possible de faire payer les utilisateurs pour du contenu additionnel sans avoir à passer par iTunes.

Détail intéressant, ce contenu vendu directement dans les applications devra être hébergé par le développeur, et ne sera pas entièrement contrôlé par Apple, contrairement à ce qu'on retrouve sur le fameux App Store d'iTunes. Certains y voient une façon de contourner certaines restrictions imposées par Apple ou certains exploitants de réseaux mobiles. On craint même l'arrivée massive de contenu adulte, chose jusque-là scrupuleusement interdite.

Dans la grande majorité des cas, le paiement dans l'application servira à ajouter du contenu plus général, comme des cartes routières pour une application de guidage automobile. C'était d'ailleurs une des fonctions présentées sur scène lundi par Apple et la société Tomtom. L'iPhone 3G S possédant une boussole numérique, il s'avère bien équipé pour ce genre de tâche.

Les autres nouveautés introduites par ce nouveau modèle, qui remplacera le iPhone 3G chez Rogers et Fido dès le 19 juin (ce dernier sera vendu au rabais à partir de ce moment), comprennent un processeur deux fois plus rapide, plus de mémoire de stockage, un capteur photovidéo de 3 mégapixels et une commande vocale.

Palm Pre

Sur papier, ce n'est rien pour rendre jaloux les clients de Bell Mobilité, qui mettra en vente sous peu le Palm Pre, un concurrent direct au iPhone qui, en plus, copie de très près son modèle d'affaires. Seule lacune du Pre: une boutique d'applications déserte, ou presque. Mais ça pourrait changer, et vite.

«Nous avons téléchargé la trousse pour développeurs et ça semble très intéressant», affirme Martin Dufort, cofondateur de WhereCloud, qui a récemment mis en vente Reportage, un client Twitter pour iPhone. M. Dufort compte bien en développer une version pour le Pre, surtout qu'il constate que son système d'exploitation, appelé WebOS, facilite son travail. «C'est un système basé sur les standards Web, comme le HTML», dit-il. Pour des développeurs comme WhereCloud, le Pre représente un tout nouveau marché, puisqu'il fonctionne sur les réseaux CDMA comme celui de Bell, incompatibles avec le iPhone.

«C'est sûr qu'ils vont le promouvoir comme un iPhone Killer», estime toutefois M. Dufort, qui admet que Palm aura du chemin à faire pour en arriver là. L'entreprise devra d'abord convaincre des développeurs déjà bien installés sur l'iPhone ou sur Android, à lorgner de son côté. Ce n'est pas impossible, loin de là. Mais ça confirme une chose: plus que les appareils, ce sont davantage les applications qui attireront bientôt les acheteurs. Les fabricants l'ont bien compris.

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