Le numéro un mondial des réseaux mobiles, le suédois Ericsson, a vu son bénéfice net reculer d'un tiers au premier trimestre, affecté par sa filiale de téléphones Sony Ericsson, mais se montre optimiste sur son principal marché relativement épargné par la crise.

Entre janvier et mars, Ericsson a dégagé un bénéfice net de 1,83 milliard de couronnes (171 millions d'euros) en baisse de 30% par rapport à la même période l'an passé, tandis que son bénéfice opérationnel a chuté de moitié à 1,78 milliard, contre 3,5 milliards l'an passé.Le bénéfice net part du groupe était de 1,72 milliards de couronnes, en baisse de 35%.

"Les effets de la récession sur le marché sont pour l'instant limités, même si nous en observons", a déclaré Carl-Henric Svanberg, le PDG d'Ericsson, lors d'une conférence de presse.

Le dirigeant a néanmoins souligné que les investissements dans les réseaux sans fils se poursuivent largement, et que les lancements s'accélèrent aux États-Unis, en Chine et en Inde, les trois principaux marchés d'Ericsson.

«Le trafic (des communications téléphoniques) est toujours là, donc la demande d'infrastructures demeure», a-t-il ajouté.

Si le bénéfice net part du groupe d'Ericsson est légèrement supérieur aux prévisions des analystes, qui tablaient sur un profit de 1,65 milliard, selon un consensus réalisé par Dow Jones, la chute du résultat opérationnel est plus importante que prévu: les analystes misaient sur une baisse de 30%.

Le chiffre d'affaires d'Ericsson a lui augmenté de 12%, à 49,57 milliards de couronnes, contre 44,18 milliards l'an passé, une hausse de 5% hors effets de change.

Vers 07H45 GMT à la Bourse de Stockholm, l'action Ericsson chutait de 8% à 71 couronnes, dans un marché stable.

La filiale commune avec Sony, le fabricant de téléphones mobiles Sony Ericsson, qui annonce ses résultats séparément, a à elle seule entraîné une charge de 2,1 milliards de couronnes (environ 200 millions d'euros), en raison des lourdes pertes au premier trimestre annoncées mi-avril.

Les médias suédois ont spéculé ces dernières semaines sur la possibilité pour Ericsson de se séparer du nippo-suédois.

«Nos coentreprises nous ont affecté et elles font des efforts pour ajuster leurs activités», a commenté M. Svanberg.

Sony Ericsson a annoncé 2000 suppressions d'emploi, tandis que ST-Ericsson, la coentreprise créée en février avec ST MicroElectronics, a annoncé mercredi la suppression de 1200 emplois.

Ericsson, qui a annoncé en janvier 5000 suppressions d'emploi pour anticiper les effets de la crise, est le leader sur son marché devant le germano-finlandais Nokia Siemens Networks.

Fin mars, il employait 76.900 personnes dans le monde, contre 78.750 fin décembre, dont la moitié en Europe de l'Ouest.

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