Les ventes de téléphones mobiles à Noël ont chuté d'environ 20% dans l'Hexagone par rapport à 2007, dans la grande distribution et les magasins spécialisés, en raison à la fois du niveau élevé d'équipement des Français et de la crise, selon le cabinet d'études GfK.

Par rapport à l'an passé, les ventes de mobiles ont reculé de 18% la première semaine de décembre, de 20% la deuxième et de 25% la troisième, a expliqué à l'AFP l'analyste Myriam Semdani, confirmant une information publiée lundi par le quotidien Les Echos.

«On a commencé à observer une baisse depuis le mois de mai» mais «la tendance s'est accélérée ces dernières semaines», a-t-elle précisé.

Les chiffres communiqués correspondent aux ventes effectuées dans la grande distribution et dans les magasins spécialisés, soit environ 22% du marché. Ils ne prennent pas en compte les ventes des boutiques des opérateurs télécoms.

Interrogé par l'AFP, le distributeur The Phone House a cependant souligné que la semaine avant Noël avait été «bonne», les clients ayant «attendu le dernier moment pour acheter» et «profité des trois jours» avant les festivités.

«La quatrième semaine, les ventes ont réaccéléré. Les ventes de téléphones ont baissé de 2%, mais celles des abonnements ont progressé de 15%», a expliqué le directeur commercial France de The Phone House, Pier Pretti.

Sur l'ensemble du mois de décembre, The Phone House a vu ses ventes baisser de 10% mais ses abonnements augmenter de 1% par rapport à 2007.

Selon GfK, les mauvais chiffres de décembre s'expliquent par «la conjoncture» et la situation du marché français, qui est «mature».

«Le taux d'équipement est très important et comme les consommateurs ont de plus en plus des mobiles avec des fonctions avancées, ils ne sont pas forcément incités à les renouveler rapidement», a expliqué Mme Semdani.

D'autant que la durée des contrats est «aussi souvent plus longue pour bénéficier par exemple d'une offre plus avantageuse».

De son côté, The Phone House a noté que les clients s'orientaient «davantage vers des forfaits réduits (1 heure, forfaits bloqués). «On voit là un début de rationalisation de la part des consommateurs», a noté M. Pretti.

«C'est surtout la partie téléphones mobiles classiques qui tire le marché vers le bas», a souligné de son côté Mme Semdani, observant au contraire «une croissance sur les mobiles type "smartphones", avec des fonctions avancées» (e-mail, GPS...).

Les appareils tactiles ont ainsi représenté plus de 60% des ventes de The Phone House. «Depuis l'arrêt de l'exclusivité d'Orange, les ventes de l'iPhone ont bondi de 25% d'une semaine à l'autre», a précisé M. Pretti.

GfK tablait pour 2008 sur un marché français en hausse de 7% (24,3 millions de mobiles vendus), mais «au vu des résultats enregistrés au mois de décembre, ce chiffre sera peut-être légèrement revu à la baisse», selon Mme Semdani.

Pour 2009, le cabinet d'études pronostiquait une progression de 4%, mais la croissance pourrait au final être «nulle» voire «négative».

Contactés par l'AFP, SFR, Orange (France Télécom) et Bouygues Télécom n'ont pas souhaité communiquer sur leurs propres ventes.