La vaste étude Interphone réalisée depuis plusieurs années dans 13 pays pour savoir si l'utilisation des téléphones portables accroît le risque de cancer «approche de sa conclusion», a annoncé mercredi Elisabeth Cardis, sa coordinatrice.

Sa dernière mise à jour publiée sur internet -la précédente datait de six mois- incorpore une étude nordique des méningiomes ainsi qu'une analyse méthodologique.

Interphone devrait être conclue dans les prochaines semaines, selon sa coordinatrice, pour une publication dans une revue scientifique, probablement en 2009.

Cette étude cherche à évaluer le lien éventuel entre l'utilisation du téléphone portable et certains cancers (gliomes, méningiomes, neurinomes de l'acoustique et tumeurs de la glande parotide).

Un des passages les plus alarmistes de la mise à jour rappelle -données déjà publiées il y a un an- que «la mise en commun des données des pays scandinaves et d'une partie du Royaume-Uni a permis de dégager un risque de gliome significativement accru en relation avec l'utilisation de téléphones portables pour une période de 10 ans ou plus du côté de la tête où la tumeur s'est développée».

Mais le texte souligne qu'il peut s'agir aussi bien d'un rapport «de cause à effet» que d'un «artefact» lié à un problème de mémorisation (les personnes interrogées doivent se souvenir de leurs communications -et de leur durée- sur plusieurs années).

Pour le méningiome et le neurinome de l'acoustique, «la plupart des études nationales ont apporté peu d'indications d'un risque accru», note la mise à jour, qui souligne aussi que le nombre des utilisateurs à long terme était «encore plus faible que pour le gliome» et «empêche de conclure de façon définitive à une éventuelle association» téléphones portables/tumeurs.

Les analyses d'ensemble des données des pays scandinaves et du Royaume-Uni n'ont mis en évidence aucun risque accru de méningiome, mais en revanche un risque «significativement accru» de neurinome de l'acoustique lié à des durées d'utilisation de 10 ans ou plus.

Concernant les tumeurs de la glande parotide, il n'y a pas non plus d'augmentation du risque significative, sauf dans l'étude israélienne. Mais le groupe étudié était très limité et «des investigations supplémentaires», sur un plus grand nombre d'utilisateurs intensifs, sont «nécessaires pour confirmer ces résultats».

Pour Mme Cardis, il est indispensable, avant toute interprétation, de rassembler les résultats de tous les pays, pour avoir des effectifs plus importants.

Treize pays participent à Interpohone : Allemagne, Australie, Canada, Danemark, Finlande, France, Israël, Italie, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni et Suède.